La Namibie

 

Septembre 2017 – 1 mois 

 

La Namibie, le premier pays que nous avons choisi d’explorer pour cette merveilleuse année de découvertes… Nous étions impatientes puisque nos billets étaient réservés depuis le mois d’avril, peu de temps après avoir décidé de faire notre ‘tour du monde’ (qui a été la conséquence de notre voyage en Inde). L’Afrique a toujours été le continent rêvé de Sarah et la soif de connaissances de Ségo l’a conduite à la suivre en Afrique et plus spécialement en Namibie… c’était un choix unanime et nous n’avons pas été déçues !

Par chance, nous pouvons écrire cet article pendant les 2 derniers jours de notre séjour puisque nous avons rendu la voiture de location et que Pedro, un couchsurfeur hyper sympa, nous accueille dans son super appartement.

Comme certains sont déjà impatients de connaître notre ressenti (bon, ok, surtout nos familles mais c’est déjà bien 😉), on vous présente notre feedback et ce pays méconnu (sauf pour les Allemands 😉).

La Namibie est un pays au sud de l’Afrique, juste ici, entre l’Angola au nord, l’Afrique du Sud au sud et le Botswana.

L’histoire de la Namibie

La Namibie a été colonisée par plusieurs pays.

Les premiers colonisateurs, Portugais, ont atteint Cape Cross en 1486 mais s’installeront vers l’Angola pour laisser place aux Néerlandais qui, eux, finiront par se fixer en Afrique du Sud.

Les Britanniques, vers 1820, seront en possession de certains territoires namibiens avec les luthériens allemands. Les Allemands découvriront d’autres terres comme Keetmanshoop, Lüderitz ou encore Swakopmund. Deux fleuves seront sous protectorat du ‘Sud-ouest africain allemand’. Des autochtones seront massacrés et des camps de concentration ont vu le jour (comme les Britanniques l’ont fait en Afrique du Sud). Il s’agit ici du premier génocide (des Héréros et des Namas) du 20ème siècle !

Lors de la première guerre mondiale, la colonie allemande est conquise par l’Union d’Afrique du Sud qui demandera l’annexion de l’Afrique de l’ouest à l’ONU. La guérilla qui sévit en Afrique du Sud a pour conséquence la mise sous tutelle par l’ONU de l’Afrique de l’Ouest…qui sera renommée Namibie. En 1973, l’ONU reconnaîtra la SWAPO, South West Africa People’s Organization, comme le « seul représentant unique et authentique du peuple namibien ». Initialement un syndicat, il a évolué en mouvement indépendantiste armé pour enfin devenir un parti politique luttant en faveur de l’indépendance du pays.

En 1974, des conflits armés éclatent, conduits par la SWAPO, soutenue elle-même par l’ONU. Les Blancs acceptent le principe de l’indépendance en 1977.

L’année suivante, les premières élections ouvertes aux Blancs et aux Noirs sont remportées par l’Alliance démocratique de la Turnhalle et dès 1979, une loi abolit totalement la discrimination raciale, tous les lieux publics sont ouverts aux populations de couleur et la ségrégation raciale est balayée… Une Constitution sera votée en 1980 et la Namibie deviendra indépendante 10 ans plus tard (la SWAPO restera le parti majoritaire).

Le drapeau actuel de la Namibie est celui-ci :

C’est le premier drapeau de la Namibie depuis l’acquisition de son indépendance le 21 mars 1990. Il reprend les couleurs de la SWAPO (que sont le bleu, le rouge et le vert).

 

 

Le rouge représente l’héroïsme du peuple et sa détermination à bâtir un avenir égalitaire pour tous ; le blanc représente la paix, l’unité, la tranquillité et l’harmonie ; le bleu évoque le ciel, l’océan Atlantique et la pluie ; le soleil représente le pouvoir et le vert symbolise la végétation et les ressources agricoles.

Ce drapeau est utilisé pour représenter la Namibie à l’étranger alors qu’à l’intérieur du pays est utilisé l’étendard présidentiel  que vous trouverez sur plusieurs bâtiments ici.

Il est l’emblème de la Namibie et représente la faune et la flore du pays :

L’aigle pêcheur d’Afrique et les oryx sont bien représentés (ces animaux représentent le courage, l’élégance et la valeur 😊 )

La plante, welwitschia mirabilis, découverte en 1860, est une plante adaptée au désert et qui peut vivre des milliers d’années.

La devise officielle du pays est « Unity, Liberty, Justice ».

 

 

La Namibie est le premier pays au monde à inclure la protection de l’environnement dans sa Constitution. La faune et la flore y sont variées. Plus de 17 % de la surface du pays est sous la protection et la gestion du gouvernement.

La population actuellement recensée est estimée à 2,3 millions d’habitants. La Namibie est un vaste pays qui couvre 824 269 km². C’est l’avant-dernier pays au monde à avoir la plus faible densité de population.

Il y a 13 regroupements culturels en Namibie et chacun d’entre eux a leurs propres traditions et dialectes. La langue officielle reste cependant l’anglais même si la plupart parlent l’Africain (qui ressemble fort à une espèce de néerlandais 😉 ). 

C’est le pays le plus aride d’Afrique du Sud mais le climat reste agréable avec des températures variant entre 18 et 35 degrés.

Nous n’avons pas énormément de recul mais nous pouvons aisément constater que la Namibie est un pays développé d’Afrique, au niveau économique et des infrastructures notamment.

La Namibie est un pays plus étendu que la France. La faible densité de population induit un réseau de transport très restreint, les seuls trains étant des trains de marchandises. Les bus ont des liaisons entre les grandes villes assez complexes : les distances étant longues et incertaines, nous avons fait le choix de louer une voiture : nous voulions profiter un maximum des routes de Namibie…

 

Notre parcours

Nous avons parcouru en totalité 8 058 kilomètres en 25 jours, soit une moyenne de 322 kms par jour. Le trajet en rouge ci-dessous vous donne un aperçu des routes que nous avons eu l’occasion de sillonner 😊

 

 

La voiture nous a permis de trouver un logement facilement puisque les sièges auto nous ont servi de lits (c’était confortable… et on a l’habitude 😉)

 

 

 

 

 

 

Notre budget étant restreint, la voiture louée n’était ni un SUV ni un 4×4, nous avons été malchanceuses avec la voiture de location les 2 premiers jours ! D’abord, Ségo a fait un tête-à-queue… heureusement pour nous, nous n’avons attendu qu’une grosse heure que des Namibiens passent sur notre chemin pour nous aider à nous désembourber (ils sont tous super gentils !) ; le deuxième jour, nous avons eu un gros problème de moteur : les voyants s’allumaient de tous les côtés et l’agence nous a envoyé à une station essence pour checker le niveau d’huile (on ne sait pas ce qu’ils ont avec l’huile mais à chaque fois qu’on parle voiture, les Namibiens nous parlent de l’huile !). Finalement, le moteur était à sec, il avait soif ! Il n’y avait plus d’eau dedans. Nous avons attendu attendu attendu et finalement, il s’est avéré que le radiateur (qui était tenu avec 2 bouts de bois) fuyait.

 

Nous voilà donc chez le garagiste. Après nous être fait peur avec les voyants de la voiture tous azimuts, nous voilà reparties sur les routes namibiennes en toute tranquillité…

 

Conseils

–          si vous avez un budget suffisant, il est préférable d’opter pour un SUV ou un 4×4 (il y a énormément de gravel roads)

–          nos cerveaux s’adaptent facilement à la conduite à gauche 😉

–          les stations d’essence sont nombreuses et suffisantes, nous n’avons jamais eu besoin de jerrican d’avance ;

–          prévoyez de l’eau (vendue par gros bidons de 5 litres) et de la nourriture en avance : de nombreux villages sont indiqués sur les cartes mais ils sont très souvent composés de quelques maisons (sans magasin pour se ravitailler).

 

Comme on mangeait des boîtes de conserve avec du pain de mie pour tous nos repas et quelques biscuits pour le petit-déjeuner, nous avons réussi à garder un budget raisonnable pour un pays à fort pouvoir d’achat et qui se révèle l’un des pays d’Afrique les plus chers.

 

Le budget a été impacté principalement par la location de la voiture et l’essence. Pour le reste, voici un aperçu un peu plus détaillé de nos dépenses, pour 2 personnes :

Location voiture 10 000 $N
Essence, carte routière 5 145 $N
Nourriture 3 953 $N
Taxi (Windhoek et aéroport) 740 $N
Extra (Souvenirs, glaces… ) 342 $N
Carte SIM namibienne et recharge 20 $N
Visites Quiver tree forest 160 $N
Ai Ais 40 $N
Parc Sossusvlei 170 $N (80 par personne et 10 voiture)
Permis Cape Cross 160 $N
White Lady 200 $N
Petrified forest 200 $N
Organ Pipe 100 $N
Twyfelfontein 200 $N
Etosha 170 $N (80 par personne et 10 voiture)
Budget Total 21501 $N
1 347 €, soit 673 € par personne

Quivertreeforest

Il s’agit d’une forêt d’aloès, déclarée monument national, située à 13 km de Keetmanshoop.

Ces aloès ont environ 200 et 300 ans et un aloès ne fleurit pour la première fois qu’à l’âge de 20 à 30 ans (comme les jeunes filles en fleur ahaha). Ce nom provient de l’écorce pliable utilisée par les premiers chasseurs pour faire les carquois.

 

 

Conseil : on n’est pas radines, on essaye juste d’être économes : sincèrement, les arbres se voient depuis la route principale. Même si une fois dans le parc, nous avons pu faire de jolies photos, vous pouvez aisément les voir depuis l’extérieur… Si vous souhaitez vous y attarder, il y un camping en plein milieu, à vous de choisir 😉

Twyfelfontein

 

 

 

Ce fabuleux site est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2007 et s’étend sur 57 hectares, dans le Kunene, au nord-ouest du pays. Il s’agit d’une concentration importante de pétroglyphes avec près de 2 000 figures répertoriées. Depuis 6 000 ans, ce site est habité par des chasseurs puis des éleveurs et les groupes ethniques y pratiquaient leurs rites. C’est l’une des plus grandes concentrations d’art rupestre d’Afrique. Un guide est obligatoire et la visite est très intéressante, n’hésitez pas à y aller 😉 .

 

La gravure sur roche représente le moment de la transformation de l’humain en esprit d’animaux à travers plusieurs signes de mort imminente. La plupart ont la queue levée, comme des antilopes. La crinière verticale des zèbres fait référence à la rigidité cadavérique. Sur certaines gravures, ce n’est pas un animal allongé mais un chaman dans un état de presque-mort comme s’il était en train de se transformer.

 

Chaque gravure a une signification particulière, même si elle est parfois difficile à décrypter. Nous avons appris ce que pouvait signifier quelques dessins :

  • La danse du Kudu montre clairement une femme enceinte (et le Kudu était le symbole de la fertilité) ;
  • Les girafes sont couramment dessinées et sont généralement présentées sans leurs sabots, les jambes étant simplement de longs traits fins. Cela représente la sensation de s’élever dans l’air, comme le faisaient les chamans en transe. Parfois leur corps est déformé au milieu comme un chaman qui sent son corps bouger… Un chaman transformé en girafe sera représenté avec 5 aspérités à la tête, représentant les 5 doigts d’une main humaine.
  • « L’homme lion » montre 5 empreintes sur chaque patte mais le lion n’en a en réalité que 4. C’est la combinaison entre l’humain et l’animal qui montre bien la transformation d’un chaman en lion.
  • Les oiseaux sont très largement représentés sur les gravures à Twefelfontein mais ils sont tous hauts sur pattes. Ils sont souvent représentés en marchant ou en dansant comme la posture des bras des gens qui pratiquent les danses rituelles. Certaines images représentent même des personnes transformées en oiseaux.

 

 

White lady

Ce nom vous attire les gars ? Vous allez être déçus !

D’abord parce qu’il ne s’agit pas d’une pom-pom girl mais d’une peinture rupestre sur une roche située dans le massif du Brandberg, région culminante d’un des plus grands massifs de Namibie.

Ensuite parce qu’il s’agit d’un homme (cela a fait l’objet de plusieurs discussions historiques importantes). Les scientifiques s’accordent à dire qu’il s’agit d’un chaman : la peinture blanche représenterait des peintures rituelles et il tiendrait un arc et un calice. On pourrait penser à une scène de chasse mais il s’agirait plutôt d’une danse rituelle (les oryx ont des jambes). Il y a d’autres humains et pas mal d’animaux (oryx, gazelle, gnou et même un manchot).

Il s’agit d’un site protégé où vous ne pourrez vous rendre qu’en suivant un guide officiel et en marchant 1 h dans le lit d’une rivière asséchée en été.

Les fouilles datent de 1929 et ont révélé des milliers de peintures rupestres. La White lady est devenue un emblème, peint il y a 2000 ans. La fresque elle-même a été découverte en 1918 par un Allemand, Reinhard Maack qui relève le style égypto-méditerranéen de la White Lady et son origine phénicienne (bonnet). Après des années d’analyses, il s’agirait d’une œuvre des Bochimans, ensemble des populations autochtones d’Afrique australe (le terme néerlandais signifie « homme des buissons »).

 

Petrified forest, Damaraland

Située à 30km de Khorixas dans la région du Damaraland, une petite « forêt » (le grand tour se fait en 30 minutes) comprend une cinquantaine de troncs d’arbres fossiles, âgés d’environ  300 millions d’années. Ils viennent d’Angola et ont été recouverts de silice au moment de l’érosion d’un volcan.

Le plus grand tronc est haut de 30 mètres et fait 6 mètres de circonférence. Ils sont morcelés un peu partout. Les cercles de bois restent visibles mais ils ont aujourd’hui l’aspect de cailloux ! C’est très surprenant et la visite avec un guide (obligatoire ici encore) est très instructive.

 

Phoques et flamants roses

Si vous souhaitez voir des flamants roses et des phoques, la côte ouest de la Namibie va vous satisfaire. De Walvis Bay à Cape Cross, vous verrez pas mal de flamants roses (même si le lieu approprié s’appelle Pelican point) comme ceux-ci :

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous pourrez également apercevoir une colonie de phoques ! L’expression « puer comme un phoque » a pris tout son sens ici… C’est horrible ! Voici quelques photos rigolotes et une petite vidéo 😊

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre rencontre avec les Himbas à Opuwo

En arrivant vers le nord et plus précisément à Opuwo, vous aurez l’occasion de rencontrer des Himbas, la tribu apparentée aux Héréros (vous vous souvenez, les premières victimes du génocide du 20ème siècle). En effet, un général allemand avait décidé que « tous les Héréros doivent quitter le pays. S’ils ne le font pas, je les y forcerai avec mes grands canons. Tout Herero découvert dans les limites du territoire allemand, armé comme désarmé, avec ou sans bétail, sera abattu. Je n’accepte ni femme ni enfant. Ils doivent partir ou mourir. Telle est ma décision pour le peuple Héréro ». Himbas signifie « mendiants » : ils ont été obligés de migrer en Angola. Ce sont des réfugiés obligés de quitter leur territoire.

Les Himbas sont répartis sur plusieurs pays mais ne sont localisés qu’au nord de la Namibie. C’étaient des chasseurs-cueilleurs nomades originaires du Nil en Egypte et cousins des Massaï. Ils font partie des Bantous, un ensemble d’ethnies qui couvre toute la partie australe de l’Afrique.

Aujourd’hui, ils sont entre 10 et 15 000 en Namibie, sont sédentarisés et affluent en ville pour faire les courses et proposer aux touristes de prendre des photos avec eux contre de l’argent. Même si ça pouvait les aider, nous avons refusé de les considérer comme des bêtes de foire et avons toujours refusé ce genre de voyeurisme (savez-vous qu’il existe un village dont le but est de montrer aux touristes la vie des Himbas ? Auriez-vous envie qu’un étranger vienne prendre une photo de vous en train de cuisiner ?).

Cependant, nous avons eu la chance d’aller à la rencontre d’un petit village himba, sur une petite route dont il nous est impossible de nous rappeler. En effet, en fin de journée, nous nous sommes arrêtées sur le bord d’une route pour profiter du reste du jour, dîner et y passer la nuit.

J’ai entendu des rires d’enfants pas loin à 500 mètres de notre voiture et on a décidé d’aller voir ce qu’ils faisaient, ça m’intrigue toujours et j’adore voir les mômes jouer ! En avançant, on s’est rendu compte qu’il s’agissait de petits enfants himbas qui étaient en train de jouer avec les chèvres. On est tombées sur ce petit village (4 huttes) et les adultes nous ont fait signe de venir plus près. On a donc pris contact avec eux – même si les quelques mots d’africain que nous connaissions étaient inutiles puisqu’ils parlent un dialecte. Nous avons participé à la préparation du dîner et à la réunion de toutes leurs chèvres. On a découvert leurs poulaillers et leur nourriture (on a simplement goûté un genre d’ougali 😉) et on a échangé avec la cheftaine et les autres (c’est très hiérarchisé) : même si l’utilisation de la parole est impossible, la communication – même succincte – reste toujours envisageable ! Ils ont été intrigués par les taches de psoriasis de Ségo et on a rigolé ensemble environ 1h. On ne les remerciera jamais assez d’avoir partagé avec nous un petit moment de leur vie quotidienne et intime.

Nous nous sommes couchées excitées d’avoir pu côtoyer ce peuple si ‘intriguant’ et nouveau. On a décidé de revenir le lendemain matin avec les fruits qu’on avait. Ils ont été contents de nous revoir (enfin, on le pense 😉) et la cheftaine a distribué les poires, pommes et oranges aux enfants et aux femmes. En réalité, ils n’avaient jamais eu l’occasion de voir des oranges et les enfants ont croqué dans la peau des oranges comme leurs mères croquaient dans les poires. On leur a donc montré comment éplucher leurs oranges. Cette image restera toute notre vie dans notre mémoire.

Sur le chemin du retour à la voiture, une Himba nous a accompagnées et nous avons discuté pendant plus de 2 heures. Au bout d’un petit moment, un garçon est venu et a servi d’interprète. La discussion a donc commencé. Elle a 21 ans, a 2 enfants et a été étonnée de constater qu’on en avait 26 et 27 et qu’on n’était ni mariées ni mères. Que fait-on dans notre vie alors ? 😉 Les femmes ont leur premier enfant avant 20 ans. On leur a expliqué notre vision de la vie, que nous avions le choix et qu’on pouvait même habiter seule et rester célibataire sans enfant si c’était notre choix.

Elle a parcouru toutes nos photos sur le portable et était enthousiaste – elle a très bien su manier nos portables !

 

 

 

Le nord de la Namibie

Même si les Namibiens étaient sympathiques avec nous partout où nous sommes passées et même si Ségo et moi on s’apprécie beaucoup, les échanges avec les locaux nous manquaient. C’est dans le nord de la Namibie que nous avons pu enfin nouer des liens. D’abord avec Coletta et sa famille sur le bord de la route : on s’est baignés tous ensemble… mais gare aux hippos !

Ensuite nous sommes allées à Ndiyona, un petit village au nord-est à 1h de Rundu. On y est restées 4 jours et on a passé du temps à la rivière à laver nos vêtements comme les locaux, à laver, frotter, rincer… et où on s’est baignées… On a pied quasiment tout le temps et on peut facilement aller en Angola en passant le lit de la rivière 😉 D’ailleurs, leurs vaches sont namibiennes le soir puisqu’elles rentrent au bercail et sont angolaises la journée pendant qu’elles se pavanent dans la prairie ! Elles font attention aux hippopotames qui veillent…

Nous avons eu aussi l’occasion de voir des chutes d’eau – une à l’est (Ruacana Falls) et une à l’ouest (Popa Falls). Ca fait drôlement du bien de se baigner par cette chaleur ! L’endroit vaut vraiment le coup d’œil 😉

 

 

 

 

 

 

 

A Ndiyona, nous sommes passées un dimanche devant une église et beaucoup de villageois y entraient. Pourquoi pas participer nous aussi à la messe ? Après tout, on n’y va jamais en France parce qu’on n’est pas croyantes mais nous ne sommes pas contre l’idée de voir le déroulement d’une messe en Namibie. Qu’à cela ne tienne, découvrez à travers cette bande son l’ambiance africaine de la messe qui a duré plus de 2 heures.

Les route de Namibie et ses animaux

Malgré la sécheresse de ce mois de septembre et les paysages désertiques ou semi-désertiques, nous avons été subjuguées par les paysages namibiens. Il nous est souvent arrivé de nous arrêter sur le bord de la route pour faire quelques photos : les paysages sont fabuleux et nous laissent parfois sans voix…  on ne s’en lasse jamais ! Carpe Diem les gars !

Voici un petit aperçu des namibian roads 😉

 

 

 

 

 

 

Hormis les paysages, l’autre atout majeur de la Namibie est constitué par ses animaux ! Tous sont sauvages et en liberté (sauf un guépard à Quivertreeforest) et nous avons été comme des enfants face à ces oryx, singes, antilopes, gazelles, kudus, gnous, zèbres, girafes et mêmes éléphants !

Nous n’avons pas vu de lion même si nous avons dormi à côté de lui… comme on s’arrêtait sur le bord des routes pour dormir, nous avons eu l’occasion de faire quelques rencontres (ahahah 😉) : deux guides touristiques nous ont donc appris au petit matin qu’il y avait de fraîches empreintes de lion tout autour de la voiture… Nous aurons peut-être l’occasion d’en voir un plus tard ( 😉)

 

Pour nous souvenir de ce voyage (et si vous vous apprêtez à vous y rendre), nous avons fait une compilation de tout ce qui nous a étonné en Namibie 😊

 

Ce qui est surprenant en Namibie

Voici un petit assortiment de choses qui nous ont surprises, étonnées, choquées ou encore fait rire aux éclats :

  • nous avons découvert de nouveaux panneaux de signalisation routière. Je pensais qu’il y avait une harmonisation au niveau international mais apparemment ce n’est pas le cas (même si nous avons le permis de conduire international en poche)

 

 

 

 

 

 

  • sachez qu’on ne fait pas de stop en levant le pouce mais en agitant la main entière de bas en haut : au début, on ne savait pas trop ce qu’ils voulaient nous faire savoir :p mais au final, en 25 jours, nous avons pris 48 auto-stoppeurs 😊;
  • le pays étant catholique, leurs prénoms nous sont familiers : Kévin, Joseph, Nathanaël, Coletta, Tony, Léonard, Alfons, Hein (bon, ok, ça c’est moins connu :p )
  • ils parlent avec les mains et utilisent certaines onomatopées ;
  • il fait très froid près de l’Océan atlantique, c’est l’un des plus froids au monde et ça permet de mettre en pratique les cours de géographie du collège !
  • si vous souhaitez manger local ailleurs qu’à Windhoek, vous allez galérer, ce pays n’a pas de streetfood (mon Dieu, comme l’Inde nous a manqué) !
  • d’ailleurs, la Namibie a quelques similitudes avec l’Inde : les gens ne disent pas merci (ça coule de source quand on est amis ou de la même famille), ils s’appellent tous « mom » ou « bro », ils mélangent du vin avec du coca (en Inde, c’était whisky et eau), ils se prêtent leurs vêtements, le pays est sale parce que les gens jettent tout par terre (ça se voit moins vu la densité de population très faible) ; à ce propos, nous avons eu l’occasion de ramasser quelques déchets sur la Dune 7 près de Walvis Bay ;
  • les Namibiens se demandent entre eux de la monnaie (dans la rue et dans les magasins pour pouvoir faire l’appoint) – s’ils ne peuvent pas tout payer, ils laissent des articles de course à la caisse ;
  • d’ailleurs, dans les grandes surfaces, il y a plus d’employés que de clients ;p il y a quelqu’un à l’entrée, quelqu’un qui pèse les fruits, un autre qui range les rayons, qui encaisse, qui emballe nos courses et enfin quelqu’un vérifie le ticket à la sortie du magasin…
  • si vous voulez faire plaisir et que vous estimez que l’accès à l’eau est un droit universel, ayez toujours des bidons d’eau de 5 litres. Nous avons donné environ 30 litres d’eau en 25 jours (aux adultes, aux enfants au bord de la route, dans les stations essence, etc). Ils ne vous demandent rien la plupart du temps mais demandez-leur s’ils veulent boire, ils seront contents et réhydratés 😉;
  • les employés des stations essence qui font le plein de gazoil de la voiture prennent à cœur le mot « full » : ils secouent la voiture pour pouvoir en mettre un maximum – quand on dit qu’on veut le plein, on a le plein ici !!
  • ils sont courtois au volant et solidaires : on dormait dans la voiture et plusieurs fois, des gens se sont arrêtés et nous ont demandé si on allait bien, d’autres ont frappé aux vitres (grosse frayeur d’ailleurs, heureusement que Ségo est là parfois :p ) Dormir dans la voiture n’est pas habituel ici 😉 Les Namibiens disent d’eux-mêmes qu’il ne faut pas leur faire confiance et que le pays n’est pas safe… mais on n’est pas du tout du même avis 😉
  • ils vont regarder le soleil pour savoir l’heure ;
  • pour parfumer leur voiture, ils mettent de la soupline liquide sur le tableau de bord (c’est assez drôle) : ils sont maniaques avec leurs voitures, un truc de fou !
  • leur secret beauté ? la vaseline. Ils s’en mettent sur les cheveux, le visage, le corps, partout !

 

Pour conclure, nous n’oublierons jamais le plaisir que procure le fait de constater qu’il existe encore sur cette planète des endroits naturels, sauvegardés, qui échappent aux grandes industries, à la commercialisation et au capitalisme… même si le pays n’est pas très propre.

Malgré le fait que les Namibiens lavent leurs vêtements dans les rivières et que ça détruit et endommage la faune et la flore, malgré l’absence d’éducation et de volonté politique de sensibilisation aux déchets et à leur recyclage, c’est un pays qui semble préservé et qui a réussi à rester authentique… Tous ces animaux, quel bonheur, et ces paysages, quelle beauté époustouflante !

 

Nous nous sommes ressourcées en Namibie, ce « pays vide » (de monde mais pas de richesses) et sommes désormais prêtes pour un bain de foule tanzanien !

Après ce mois passé en Afrique de l’Ouest, quoi de mieux qu’un karaoké à Windhoek pour bien s’imprégner du style africain ? Allez, on partage un petit moment avec vous 😉 Vive le Raggae !