Pourquoi faut-il attendre avant d’aller en Inde ?

  

 

Ça y est, nous avons fini par le vivre… ce voyage en Inde !  

Une question est venue sans cesse nous hanter dès la deuxième semaine de notre arrivée :  pourquoi avons-nous autant attendu avant de venir visiter le pays de Gandhi?  

Eh bien, nous n’avons toujours pas trouvé la réponse à cette question…  

 « Nous sommes tombées amoureuses de l’Inde » 

Probablement la peur – surtout provoquée par les réactions de notre entourage – et par l’idée préconçue que c’est un pays surpeuplé, sale et dangereux.  

Il ne faut donc pas avoir de regret… il paraît qu’il y a un temps pour tout. Peut-être que si nous y étions allées plus tôt, nous n’aurions pas autant apprécié ce pays. Car, oui, nous sommes tombées amoureuses de l’Inde. Et comme tous les amours, quels qu’ils soient, il y a un moment pour cela, et le bon moment pour nous était ce mois de janvier 2017. 

 

Mais qu’avons-nous tellement aimé ?  

Que ce soit pendant notre périple ou à notre retour, la réponse à la question : « qu’as-tu préféré en Inde ? » nous amène à une seule réponse : les gens. Cette réponse se veut pour Ségo et moi instinctive, commune et naturelle.   

Cela coule de source puisque c’est l’Humain et les relations humaines que nous avons eu là-bas qui resteront gravés en nous.  

Les Indiens sont des gens accueillants, bienveillants, souriants et partageurs à un point tel que nous n’avions jamais rencontré de peuple aussi généreux.  

Si vous allez vous rendre en Inde bientôt – ou si vous connaissez déjà ce pays fabuleux – nous espérons que notre article vous aidera, vous rassurera ou vous fera sourire tout simplement parce que vous savez de quoi nous parlons  😉

L’Inde a été pour nous notre premier grand voyage et nous tenions à être préparées le plus possible. Nous avons acheté nos billets le 12 mai 2016 pour un vol le 12 janvier 2017. Chaque personne croisée nous a donné son point de vue, parfois même sans n’y être jamais allée.. On vous l’affirme dès maintenant : cette décision fait partie des meilleures de notre vie!  

Nous partirons donc pour 4 semaines ; nous avons utilisé le e-visa, c’est très simple mais préférez le site officiel même si Ségo l’a pris ailleurs et que tout s’est bien passé, on ne sait jamais 😉 En plus, elle a payé un peu plus cher.  

Le visa est imprimable chez toi et est valide 30 jours. Récemment, le gouvernement l’a autorisé pour une durée totale de 3 mois (renouvelable une fois). Le délai d’attente est de 10 jours. 

L’itinéraire prévu est Delhi – le Rajasthan, Varanasi, Calcutta et Bodhgaya. 

Au Rajasthan, nous avons visité Bikaner/Deshnoke, Jaisalmer, Udaipur, Bundi, Pushkar, Jaipur et Agra. 

 

C’est donc excitées que nous avons pris l’avion. Comme des touristes de base, on s’est fait arnaquer dès notre arrivée à l’aéroport. On a négocié 200 roupies, on était contentes… mais on a payé quand même 900 roupies pour aller de l’aéroport à Old Delhi. En réalité, vous devriez payer environ 400 roupies. Enfin, le chauffeur nous dit qu’on est à New Delhi et qu’il faut un surplus de 1000 roupies pour aller à la destination finale. Pourtant, on avait bien résumé dès le départ : bref, on n’est pas ravies, on récupère 100 roupies sur le montant initialement donné et on décide de se débrouiller.   

Un Indien s’arrête pour discuter avec nous et nous amène au centre agréé par le gouvernement pour que l’on réserve les hôtels et les trains (cela n’avait pas été possible depuis la France puisqu’il fallait une carte de crédit indienne et un numéro de téléphone indien, la blague). L’Indien nous dit « je m’appelle Jean-Pierre; c’est parti mon kiki ».   

Ça a été la première fois qu’on a suivi un inconnu mais pas la dernière… on a fini par ne plus compter 😉 

Cet article présente de prime abord les bons et les mauvais côtés de l’Inde – mais ceci n’engage que nous 😉  

D’ores et déjà, les points positifs peuvent se répartir en deux catégories : les gens et les gares ferroviaires.  

 

Les Indiens, des gens merveilleux  

 

Comme partout dans le monde, il y a des gens souriants et chaleureux et d’autres qui le sont moins mais les Indiens ont toujours eu envers nous une notion qui se dégrade malheureusement en France : le respect. 

Parce que nous sommes étrangères, nous avons été considérées partout où nous passions. Ils ont eu beaucoup de considération et il ne fallait pas attendre plus de quelques minutes pour que quelqu’un vienne nous parler – quand nous étions perdues ou simplement en promenade. 

Spontanément, on va te demander si tu as besoin d’aide ou de conseils. Au début, tu trouveras ça bizarre, avec ton œil d’Européen sceptique mais ça passera 😉. Et, en plus, ils ont toujours le sourire, et ça, c’est tellement appréciable !   

 « Il est possible que tu te prennes pour une star internationale » 

Certains auront l’air timide, certains seront de grands orateurs et abréger la conversation s’avérera difficile 😛  

Les Indiens s’intéressent beaucoup à nous, avec des idées précises en tête ou non puisque les questions récurrentes nous étaient parfois posées par des filles, voire des couples.  

Ils sont simplement curieux… c’est un peu comme un jeu : ils te posent le plus de questions en le moins de temps possible. Parfois ils te couperont alors que tu es en train de répondre parce qu’une autre question les turlupine ! Sans exagérer, nous avons répondu 1 jour sur 2, voire plusieurs fois dans la même journée à des gens différents à:  

– quel est ton prénom, ton âge, ton pays, ta profession, ton statut matrimonial, si t’es célibataire, pourquoi (ils ne comprendront jamais la raison), comment vont tes parents, combien de temps tu restes en Inde, dans la ville où tu es en ce moment, quelle est la suivante etc.  

Ségo était parfois un peu blasée mais j’ai trouvé ça drôle la plupart du temps parce que si tu veux couper court à la conversation, on te laisse tranquille sans souci ! C’est aussi un bon moyen de passer le temps dans les gares où les trains sont souvent retardés. A ce propos, si vous voulez savoir combien d’heures on a dû patienter à Varanasi, c’est par ici 😉.

Les Indiens t’apportent tellement de considération qu’il est possible que tu te prennes pour une star internationale! Eh oui, il aura fallu attendre tout ce temps pour que quelqu’un – un inconnu d’ailleurs – te mitraille de photos et te demande des selfies par milliers tant que tu ne l’arrêtes pas ! Enfin, notre charme est reconnu 😉

Nous n’avons jamais fait autant de selfies de notre vie qu’en 1 mois là-bas. Après, tu n’es pas obligé puisque c’est demandé gentiment et timidement. Mais ça fait toujours plaisir de répondre ‘oui’ ! Un appareil couleur n’est pas nécessaire puisque les photos vont toutes ressortir en mode ‘black & white’. Ahahah. 

Les Indiens sont plutôt des gens discrets… sauf au téléphone. On peut éventuellement dire que les seules fois où on s’est senties agressées, c’est quand on entendait des Indiens parler au téléphone ! Un fort HHHHHAA (pour l’équivalent du allô) nous a valu quelques frayeurs, fous rires et une quasi perte auditive 😉  

A ce propos, vous verrez souvent une personne avec 2 ou 3 téléphones portables, qui partent du premier Nokia qu’on avait quand on avait 15 ans jusqu’au dernier Iphone 7. Soit disant, l’un a internet et l’autre sert pour téléphoner mais on n’a jamais vraiment compris pourquoi ils n’en avaient pas un seul multifonctions, d’autant plus que souvent, aucun ne fonctionne.  

Mis à part leur engouement au téléphone, la seule fois où on les a trouvé agités, c’était au guichet des gares… c’est ‘premier arrivé, premier servi.  

L’hospitalité sera vraiment au cœur de nos souvenirs. Nous avons été accueillies comme des princesses, comme si c’était un honneur pour chacun d’entre eux de nous recevoir – que ce soit pour un chai ou pour déjeuner.  

 « C’est l’Humain et les relations humaines qui resteront gravés en nous »

Certains ont cuisiné pour nous alors qu’ils ne parlaient pas un mot d’anglais et d’autres en nous bombardant de questions. Au début, on était hésitantes à accepter l’invitation mais n’ayez pas peur, suivez-les, vous ne le regretterez pas ! Tous les meilleurs moments passés en Inde l’ont été en compagnie des locaux ! 

D’ailleurs, nous avons eu droit à une petite démonstration de ce qu’était le genre de tecktonik à l’époque, de ce qu’ils appellent hip-hop maintenant. On n’a pas la vidéo exacte du moment mais voici un lien qui vous permet de voir Gaurav en train de danser. Nous avons été invitées à boire un chai dans sa famille et c’était un honneur pour eux de nous recevoir dans leur pièce où ils sont tous réunis autour d’un chauffage d’appoint. C’était très touchant. 

Ségo et le père de Vishal et Gaurav

Une anecdote pour illustrer la gentillesse à l’état pur : à Kolkata, un vendeur ambulant de glaces ne pouvait pas nous rendre la monnaie… Nous n’avons pas pu nous régaler… le vendeur a demandé à ses autres clients s’ils n’avaient pas la monnaie… échec. Finalement, par hasard, un Indien s’arrête pour s’en acheter une ; il n’avait pas non plus la monnaie mais nous a offert les 2 glaces spontanément tout de suite !  

Je vous entends derrière votre ordinateur « ouais, il voulait forcément quelque chose en échange ». Sortons de notre mentalité européenne malsaine et constatons avec plaisir que non, il est parti aussitôt sans discuter avec nous, sans flirter et sans demander de numéro de téléphone. La gentillesse à l’état pur, non ?  

Un petit conseil concernant les glaces : évidemment, elles sont congelées puis recongelées pas mal de fois, ça se voit. Prenez toujours des glaces fermées hermétiquement dans des sachets parce que les cônes avec le carton ont clairement l’air d’avoir été ouverts…   

 

 On a été invitées à boire du chai (du thé, avec du lait; mais pas à l’anglaise!) ou du masala (aux épices) un nombre incalculable de fois. Au début, il fallait vraiment prendre sur soi pour boire parce qu’au bout du 6ème, même si c’est des tous petits gobelets, c’est assez dur d’avaler tout ça… Mais on se rattrape sur la nourriture avec du Thali, Puri, Dal Bhati, butter chicken, masala dosa, panneer curry aux noix de cajou mamamia ! etc.  

Avec surprise, tu croiseras quelques Indiens qui connaissent des expressions françaises : “c’est parti mon kiki, cool raoul, olala, bonjour ça va, savates, godasses, bouse de vache, lâche-moi la grappe”, ahahahah. On a même écouté Edit Piaf sur les recommandations d’un Indien!  

 

French touch in India

Les rencontres sur place ont été fabuleuses. C’est aussi l’atmosphère qui règne dans tout le pays qui nous a plu – spécialement à Varanasi. Les voir appréhender la vie différemment du monde occidental a été apaisant. “Advienne que pourra” pourrait bien résumer leur attitude dans la vie. Ils prennent les choses et les situations comme elles sont avec le sourire et font confiance au karma कर्म, au mektoub مكتوب ou au destin, peu importe le nom et le sens que chacun souhaite donner, ici, ils y croient et cela rend leur vie plus acceptable et donc agréable.  

Peut-être avons-nous eu de la chance là-bas (être au bon endroit au bon moment)… ou est-ce plutôt une question de feeling, de ce que certains appellent ici karma… 😉On le saura en juin 2018, quand on y retournera pour la seconde fois.  

Si vous êtes intéressés par ce sujet, le karma est abordé dans l’article sur Varanasi. 

 

Une seconde chose que nous n’oublierons pas en Inde : les gares. Si, si je vous assure, attendre 24 heures dans une gare peut rester un excellent souvenir 🙂 

  

Les gares ferroviaires, une expérience unique

 

Nous avions réservé tous les billets par une agence de Delhi : tous les transports et tous les hébergements nous ont coûté 415 € par personne. 

Nous avons autant aimé le bus que le train mais nous vous conseillons de prendre le train si vous avez plus d’1 heure de transport à faire… on vous dit ici pourquoi. 

 La classe la moins chère a été de loin la meilleure ! 

Un wagon est consacré aux touristes : on s’est retrouvées avec des blancs partout, ça nous a beaucoup contrarié. Une horreur même… on préfère vivre “à la locale”. Nous avons donc essayé toutes les classes possibles : de  la 1st class, 3rd class à la SL (sleeper class) avec tous les Indiens… la classe la moins chère a été de loin pour nous la meilleure ! Certains Indiens étaient surpris de nous voir là. De nombreuses conversations intéressantes ont suivi 🙂 

Confortable ? Oui !

Tranquillou 😉

Niveau sécurité, il n’y a vraiment rien à craindre. De nombreuses Indiennes sont d’ailleurs seules sur les longs trajets (pas la peine de préciser ‘longs’ puisqu’ils le sont tous, les trains roulant en moyenne à 50 km/h).  

Train station – Jodhpur

Nos conseils pour le train :  

1) Il n’est pas nécessaire de choisir le prix le plus élevé concernant les couchettes de 4, 6 ou 8 parce que, en réalité, les compartiments dans le même wagon sont délimités par un simple rideau. Mais on vous le redit, nous ne nous sommes jamais senties en insécurité.  

2) Ne te trompe pas de wagon parce qu’ils ne communiquent pas entre eux comme ceux de la SNCF 😉 Mais c’est assez bien indiqué : cherche ta classe (la SL est en tête car c’est plus bruyante), la 1st, 3rd et tourist class. Puis tu regardes le numéro du wagon et enfin ton siège. C’est hyper facile même si tu es crevée et que ton train part en pleine nuit. 

3) Utilise l’application suivante pour savoir où est ton train et à quelle heure il est prévu dans ta gare : NTES pour National Train Enquiry System. Ensuite, tu vas dans ‘Spot your train’, tu entres le numéro de ton train et hop, tu sais à quelle heure il (est prévu qu’il) passe dans chaque gare. 

 

Les Indiens étant des gens sympas, demande-leur de te prêter leur numéro de téléphone et tu pourras te connecter en wifi dans toutes les gares !  

 

En conclusion, dans chaque ville, le hasard des rencontres te fait sentir de plus en plus chez toi, l’Inde t’accueille à bras ouverts.  

La communication préférée de toutes restera le sourire.  

Ce qu’on a préféré en Inde ? Les Indiens, leur accueil, leur bienveillance, leur gentillesse. Nos meilleurs souvenirs sont essentiellement composés de moments passés avec eux. Ils ont un cœur énorme. 

Inde – Kolkata

Partir en Inde fait partie des meilleures décisions de notre vie! 
 

Parce que chaque être humain, chaque peuple et chaque pays a ses caractéristiques, positives et négatives, voici maintenant quelques exemples de ce qui nous a paru ennuyant.  

 

Ce qui peut paraître surprenant en Inde 

 

Evidemment, nous n’avons pas été aveuglées par l’Inde au point de n’y trouver aucun défaut 😉   

Voici quelques traits de caractère ou habitudes qui nous ont surprises au début (après, on s’habitue 😉 )

  • Ils ne disent jamais ‘merci’ (pas de merci entre amis… alors que pour nous, c’est un réflexe…) ;   
  • Ils crachent et rotent constamment, femmes et enfants compris ;   
  • Ils bougent le haut de la tête de droite à gauche : ça veut dire “oui”. Il faut le savoir parce qu’au vu de leur expression faciale, ce n’est pas si évident 😉 ;   
  • Certains Indiens ne connaissent pas leur âge (ça dépend de la classe a priori) ;   
  • Les Indiens que nous avons rencontrés se sont tous prêtés leurs vêtements ; d’un jour à l’autre, les chaussures, les vestes et même les t-shirts sont échangés ;   
  • Les Indiens sont des bosseurs : ce n’est pas ça qui est surprenant ! Ce sont leurs shops ouverts jusqu’à pas d’heure, la nuit et le jour… ils dorment dedans et se font remplacer constamment par des amis ou la famille. En plus, on y voit de tout : des soudeurs, garagistes, vendeurs de vêtements, de nourriture, de farine pesée avec des poids à l’ancienne, des couturiers, etc) ;   
  • Si tu as l’air intéressé, les vendeurs insistent pour que tu achètes quelque chose. Au début, c’est juste pour “regarder” évidemment mais ils sont vraiment vexés si tu restes trop longtemps et que tu ne prends rien ;    
  • Evite les guets appens comme Pushkar, tu y perdras ton argent – même si cette ville nous a offert la plus belle des rencontres : nous avons une famille indienne, celle de Bouleboule et Tanissa.   
  • Ce qui a failli me mettre hors de moi plus d’une fois sont les tuktukeurs … ou ‘conducteurs de ricksaws!!!! Tu as juste envie de brandir un panneau (NO TUK-TUK au-dessus de la tête et sur ton sac à dos) car oui, ils viennent de partout, de tous les côtés, s’arrêtent à ta hauteur et insistent, insistent…   
  • On ne va pas vous mentir, la drague fait partie du jeu : ils commencent subtilement parfois en disant “profite du moment présent” et te demande une raison de refuser de les suivre… si, si sérieux… tu ne trouves pas toujours une bonne raison, comme ça, en étant pris de court mais le fait de ne pas vouloir suivre un gars qui te dit “Hi, What’s your name? How old are you ? Are you married? Why are you single, you are 26 (comme si j’étais une attardée…). I like you. Do you like me ?”, je vous jure qu’au bout de la Xième conversation de ce genre, j’ai explosé… comment dire… non je ne t’aime pas, je ne te connais pas du tout, tu me parles depuis 1min50, ne me regarde plus, ça m’exaspère.   

On a essayé de te faire avaler que “spend a night with you” signifie discuter… oui, ils sont de mauvaise foi quand tu leur résistes, tout d’un coup, ils ne veulent plus flirter. Un mec en scooter à Jaipur a croisé Ségo 10 fois sans jamais oser l’affrontement direct. Oui, il y a aussi de grands timides. Même s’il peut arriver qu’on te fasse une déclaration d’amour après quelques discussions seulement, il y en a qui te demanderont de l’argent, tout de suite après avoir sympathisé ou quelques jours plus tard, mais qui ne vont jamais te le rendre, comme Vishal (+facebook+instagram) qui habite Udaipur et qui exerce une activité partagée dans un café (nom+adresse, au coin du massage).      

Une autre fois, un Indien vient nous montrer sa carte de banque en tremblotant pour finalement demander à l’une de nous : I want to fuck you, Can I ? And I give you money. Je ne vous dis pas la fureur qu’il a déclenché, il est parti comme un chien battu.     

Nous avons gardé pas mal de contacts avec quelques Indiens que nous avons rencontrés. Ce qui ressort a posteriori de nos conversations ne correspond pas à ce qu’ils montrent en réalité. Les Indiens ont l’air heureux parce qu’il sont très souriants, sont très ouverts d’esprit mais quand les discussions vont plus loin et deviennent plus profondes, on a remarqué un espèce de mal-être chez chacun d’eux – mecs et filles – comme des gens ‘torturés par la vie’.    

Tous les meilleurs moments passés en Inde l’ont été en compagnie des locaux ! 

Un tout autre aspect qui nous a marqué, la pollution. Ségo a été d’autant plus concernée puisque c’est son boulot et sa passion également !   

 

La pollution en Inde

 

Travaillant dans le domaine de l’environnement, c’est la pollution qui a été le plus difficile pour moi. Je ne parle pas de la pollution de l’air mais bien de celle qui est visible.   

 

Une rivière en Inde

Alors qu’en France tout est bien cadré à ce niveau là (quoique parfois on n’en est pas tellement sûre), en Inde, la pollution est omniprésente : les déchets dans la rue, les cours d’eau dont on ne voit même plus l’eau couler car ils sont jonchés de déchets, les gens qui jettent tout et n’importe quoi n’importe où…   

La rue et les cours d’eau sont le tout-à-l’égout des Indiens. Les habitations équipées de sanitaires sont directement raccordées à la rivière, sans traitement.

A propos, avez-vous déjà vu des chiens bleus ? Oui oui, bleus…. parce qu’à Mumbai, une entreprise industrielle a déversé des teintures dans une rivière. Vous pouvez lire l’article ici si cela vous intéresse.

Certes, chacun balaye devant sa porte ou sa boutique mais ils ne font que déplacer les déchets de quelques mètres. Ceux-ci sont parfois brûlés par petits tas mais, la plupart du temps, ils restent tels quel en attendant que le vent ou la pluie les emportent ailleurs. Ailleurs, mais où ? Dans la nature et les rivières.   

Leurs rivières ressemblent à des déchetteries. Même les eaux « saintes » comme le Gange subissent cette pollution. Ils utilisent cette eau polluée pour tout : la vaisselle, la lessive, la cuisine et même pour se laver. Mais ce n’est pas tout, tu le sais peut-être mais les animaux vivent dans la rue en Inde; vaches, cochons sauvages, chèvres et chiens se promènent à leur guise. Nous avons vu des vaches en train de mâcher des sachets plastiques parce qu’il y avait quelque chose d’intéressant à l’intérieur, des chiens dormant sur les détritus sans doute plus moelleux que le macadam, des chèvres faire les poubelles (quand il y en a).   

 

Tu vas me dire que c’est au gouvernement d’agir, de faire quelque chose, de changer la situation… Sache qu’en 1985, suite à des études réalisées sur le Gange qui révèlent un foisonnement de bactéries, un “plan d’action pour la prévention de la pollution du Gange” a été lancé. Des usines de traitements des eaux et des égouts ont été construits dans les plus grandes villes que le fleuve traverse. Mais ce fut un échec. Les conduites ont étés détournées dans des affluents et les usines de traitement non entretenues. Mark Twain a dit : « Aucun microbe qui se respecte ne saurait vivre dans une eau pareille «.  Les constats actuels sont toujours aussi alarmants.   

 

Inde – Varanasi

Pour la petite anecdote, un ministre français de l’industrie à un jour dit au premier ministre Indien que le Gange était impur. Cela à créé un incident diplomatique. Il faut peser ses mots : on peut dire que le Gange est sale (ils en ont bien conscience et certains le reconnaissent) mais le mot impur atteint directement leurs croyances.   

Pour avoir discuté de ce problème de pollution avec plusieurs Indiens qui en ont souvent conscience, ils ont une pensée que beaucoup d’entre nous entretiennent (même en France): « si moi j’arrête et que les autres continuent, ça ne sert à rien ». Nous avons essayé de leur faire comprendre que si ça change quelque chose. Toi tu connais une information, tu l’enseignes à ton entourage qui va l’enseigner à son tour à quelqu’un d’autre et ça y est, un mouvement est en marche pour le changement!   

Je te l’accorde, c’est un raisonnement un peu simpliste mais tellement vrai !!   

Je pense également la plupart des Indiens ne mesurent pas l’impact et les conséquences que cela peut avoir (maladies, mortalité des animaux, catastrophes naturelles…).   

C’est à mon sens une chose qui s’apprend, se partage et s’instruit.