La soirée de charité “White Rubbon”
Nous avons eu l’occasion de rencontrer Kévin, notre couchsurfeur philanthrope et de rester chez lui pendant 3 semaines ! Cela nous a donné l’opportunité de rencontrer son entourage comme vous avez pu le lire sur notre article dédié à l’île Maurice.
Entre autres, nous avons aussi rencontré Sanjeet, notre frère mauricien 😉
Sanjeet et Kévin sont associés au sein de GuildedArt, une société de haute couture. Sanjeet est designer, a étudié à Milan et a participé à de nombreux shows internationaux, a élaboré les costumes des athlètes mauriciens pour les Jeux Olympiques de Rio en 2016 et sponsorise également les tenues de Miss Ile Maurice.
Sanjeet a fondé sa propre marque GuildedArt (en 2013 : toutes les pièces sont uniques, faites sur-mesure et 100 % « made in Mauritius ». Nous avons même pu essayer quelques-unes de ses tenues (et même en rapporter chez nous… quelle chance !) 😉
GuildedArt applique des valeurs qui nous ont beaucoup touchées puisque le respect est constamment présent dans la démarche de Sanjeet et Kévin. Ils ont beaucoup de respect – tant vis-à-vis de leurs couturières que de toutes les personnes qu’ils côtoient, clients ou entreprises.
Ils ont, malgré la haute qualité de leurs produits, tenu à rester accessibles aux Mauriciens (et font, selon les événements, payer leurs clientes en fonction de leurs revenus).
Il est à noter qu’un « Green label » a été créé afin de réutiliser des matériaux synthétiques : Sanjeet en fait des sacs à mains, des robes, des kaftans, des petits accessoires… avec les petits bouts (moins de 5 cm), il fabrique des coussins qu’il donne gratuitement.
C’est donc tout naturellement que GuildedArt a souhaité participer à une soirée de charité au mois de novembre 2017. Et, pas n’importe laquelle : GuildedArt a souhaité soutenir financièrement le « White Rubbon » (ruban blanc), un événement militant contre les violences faites aux femmes.
Kévin ayant compris notre intérêt certain pour la cause des droits de l’Homme en général et la condition de la femme en particulier, nous avons eu l’occasion de participer à ce dîner de charité.
L’événement, soutenu et sponsorisé par l’Australian High Commission, a mis en avant le programme DAP (Direct Aid Program) présenté par le gouvernement australien dans 60 ambassades et hautes commissions.
En 2017-2018, la DAP de la High Commission a défini les projets suivants comme prioritaires :
- L’autonomisation économique des femmes
- L’éducation
- Les droits de l’Homme / la bonne gouvernance
- Les catastrophes du management
- La santé
Qu’est-ce que le White rubbon – Ruban blanc ?
« Lève-toi, exprime-toi et agis pour prévenir la violence faite aux femmes »
La campagne du ruban blanc a été fondée en 1991 par un groupe d’hommes au Canada qui souhaitaient montrer que la violence était devenue quelque chose d’acceptable et admise par tous.
En 1999, l’assemblée des Nations-Unies a déclaré le 25 novembre comme étant la journée internationale de l’éradication de la violence faite aux femmes et le ruban blanc est devenu symbolique : le symbole de l’espoir pour toutes les femmes du monde qui subissent des violences domestiques dans la peur et le silence.
L’événement a donc été organisé dans cette optique, pour marquer l’importance de la lutte qu’il faut continuer à mener contre la violence de certains hommes.
J’ai eu l’occasion de retrouver le discours prononcé par la Haute Commission (Minister of Gender Equality, Child Development and Family Welfare) et vous le retranscris dans les grandes lignes, en français, dans sa version anglophone en totalité :
« Nous voulons montrer notre soutien pour la fin des violences faites aux femmes au nom du Ruban Blanc.
Votre présence ce soir est la première étape d’un programme d’action qui permettra de recueillir des fonds importants pour les ONG GenderLinks et Safe Haven Halfway Home pour les jeunes femmes victimes d’abus. C’est une première à l’île Maurice qui offre vraiment aux jeunes femmes un environnement favorable et une seconde chance. Votre soutien financier assurera la fourniture de premières nécessités, des services de soutien social et du renforcement des aptitudes à la vie quotidienne pour leur permettre de recommencer à zéro. Souvent, il faut une tragédie pour chercher un remède. Telle était la genèse de l’initiative du ruban blanc. Le 6 décembre 1989, un étudiant de l’Université de Montréal a massacré 14 de ses camarades féminines. Son acte a traumatisé la nation et a mis au jour le problème des violences faites aux femmes et permis la conscience collective au premier plan. En réponse, un groupe d’hommes de Toronto a décidé de parler et de travailler sur ce sujet, pour que ces violences des hommes sur les femmes s’arrêtent. Ils ont alors créé ce mouvement en 1991 avec un programme annuel de sensibilisation. Entre le 25 novembre et 6 décembre, le ruban blanc est devenu une initiative internationale dans 57 pays. Aujourd’hui, à l’île Maurice, nous reconnaissons que l’objectif consistant à supprimer les violences faites aux femmes est un de nos objectifs et vise toutes les formes de violence, contre les filles et femmes, tant dans la sphère privée que publique, y compris le trafic et toute forme d’exploitation, notamment sexuelle. Les violences contre les femmes sont inacceptables, de partout, tout le temps et c’est une honte nationale qu’un pays n’en soit pas exempt. En Australie : – En moyenne, une femme meurt toutes les semaines sous les coups de son conjoint ; – Une femme sur trois a déjà été confrontée à des violences physiques depuis l’âge de 15 ans ; – Une femme sur 5 a déjà été confrontée à des violences sexuelles ; – Une femme sur 4 a déjà été confrontée à des violences sexuelles de la part d’un conjoint.
Globalement, plus d’une femme sur 3 a été battue, contrainte à des rapports sexuels ou abusée d’une autre manière, le plus souvent par quelqu’un qu’elle connaît. A l’instar de l’initiative du Ruban Blanc, cette tragédie a forcé les Australiens à réfléchir plus profondément et à prioriser des actions prévenant les violences familiales. Et ce qu’on sait est que l’inégalité des sexes est la cause première des violences faites aux femmes. Nous avons tous des leçons à apprendre. Des améliorations sont nécessaires pour assurer une meilleure égalité des sexes : la réalité est que si nous n’incluons pas activement et intentionnellement les femmes, le système les exclura involontairement. L’initiative australienne « Male Champions of Change program » a été mise en place en 2010 par la Commission australienne de la discrimination des sexes(Elizabeth Broderick). Le programme est né de la conviction que les femmes ne peuvent pas atteindre l’égalité des sexes en agissant seules mais doivent engager des hommes dans les postes de direction pour, à leur tour, autonomiser les femmes. « Male Champions of Change program » croit que l’égalité des sexes est l’une des questions ayant le plus d’impact sociétal et économique.
Le programme n’a cessé de croître depuis sa création, trouvant un public réceptif parmi les dirigeants masculins des secteurs privés et publics. Male Champions s’engagent eux-mêmes – ainsi que les organisations menant des actions concrètes – pour la réduction de la prévalence et des violences domestiques et familiales en reconnaissant que le problème existe également dans le milieu professionnel. Mettre fin à la violence contre les femmes est une priorité pour l’Australie tant au niveau national que dans nos efforts de développement international. L’Australie a fait de la sûreté domestique une priorité nationale. Un plan a été développé pour réduire la violence faite aux femmes et à leurs enfants. Un certain nombre d’initiatives ont été développées pour engager les hommes dans la prévention de ces violences. Cela inclus « The Line campaign » qui fournit des ressources, en particulier pour les adolescents à propos des comportements sexuels à risque, soulignant les différentes formes de violences et les attitudes qui les génèrent ; La campagne « Stop it at the Start » remet en question les croyances autour des relations entre hommes et femmes et soutient les parents, les membres de la famille, les enseignants, les leaders communautaires etc… pour dénoncer et parler ouvertement des attitudes irrespectueuses envers les femmes et les filles. Les universités australiennes jouent leur rôle et ont lancé l’initiative « Respect Now Always » pour prévenir le harcèlement et les agressions sexuelles. La High Commission australienne et le Ministre des genres ont établi un partenariat solide au fil des ans sur la question de la violence sexiste et la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation économique des femmes. Grâce au programme scolaire prévu par le gouvernement australien et à la High Commission, nous avons partagé nos expériences, fourni un soutien et renforcé les capacités (dans nos buildings) des fonctionnaires, des praticiens du droit, des agents de police de première ligne et des groupes d’affaires. Nous avons un partenariat avec Maurice et avons fait de cette région une priorité, en particulier dans l’océan indien.
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At the level of my own department, we have developed our own Women in Leadership (WIL) strategy which won the Australian Public Service Gender Equality Award for 2017. As an organization, we are committed to ensuring all staff – women and men – feel valued and supported to perform at their best. The implementation of the strategy has driven deep cultural change in the department which helps staff reach their full potential and enhance productivity. There are now many active male and female women in leadership advocates across the department.
I note that Mauritius has been equally active in addressing the issue of gender based violence and that the Ministry of Gender will be organising a number of activities to mark the International Day for the Elimination of Violence Against Women. So tonight, let’s remember to “Stand Up, Speak Out and Act to prevent violence against women”. And all work to be the Champions for Change. Thank you once again for your support and may you enjoy the evening.
I would like to wish you all a very warm welcome this evening and sincerely thank you for your support to the Australian High Commission and Les Chefs du Coeur’s inaugural White Ribbon Charity Dinner.
I would also like to extend a special welcome to the newly appointed Minister of Gender Equality, Child Development and Family Welfare, the Hon Roubina Jadoo-Jaunbocus. Your presence here tonight reflects your government’s commitment to addressing gender based violence. We also recognize that in your elevation to this role, it has also resulted in the appointment of your predecessor as Mauritius’ first female Vice Prime Minister.
Ladies and gentlemen, our aim tonight is twofold. Firstly, to enjoy each other’s company as we sample wonderful Australian, Mauritian and international food and wine, view fashion creations from Australian and Mauritian designers, and enjoy performances by award winning artists – all who have donated their time and resources to tonight’s event. Secondly, it is to show our support to end violence against women in the name of the White Ribbon cause. Your attendance tonight is the first step in a shared action agenda, and will raise important funds for the NGO GenderLinks and their Safe Haven Halfway Home for young women who are victims of abuse, which was opened earlier this year. This is the first Halfway Home to be opened in Mauritius and is really offering these young women a supportive environment and second chance. Your financial support will ensure the provision of basic necessities, social support services, and building of life skills to empower them to start afresh. Often it takes a tragedy to seek a remedy. Such was the genesis of the White Ribbon initiative. In 1989, on 6 December, a student at the University of Montreal massacred 14 of his fellow female students. His actions traumatised a nation and brought the issue of violence against women to the forefront of collective consciousness. In response, a group of men in Toronto decided to speak out and work to stop men’s violence against women. In 1991 they initiated a male-led movement known as White Ribbon, with an annual awareness raising event – White Ribbon Day is now held between 25 November and 6 December and the initiative has become an international effort in over 57 countries of men and boys working to end violence against women.
Tonight here in Mauritius we are playing our part, recognising elimination of violence against women is one of the Sustainable Development Goals [5] and seeks to target all forms of violence against women and girls in the public and private spheres, including trafficking, and sexual and other forms of exploitation. Violence against women is unacceptable, anywhere, anytime and it is to our collective shame that no country is free from it. Certainly, not Australia.
Globally, more than one in three women has been beaten, coerced into sex or abused in some other way, most often by someone she knows. Like the White Ribbon initiative, it was a tragedy that forced Australians to think more deeply, and prioritise action to prevent family violence And what we know is that gender inequality is the root cause of violence against women. We all have lessons to learn. And improvements are needed to ensure better gender equality, but we can’t just pour in women and stir: the reality is that if we do not actively and intentionally include women, the system will unintentionally exclude them. Australia’s innovative Male Champions of Change program was founded in 2010 by the former Australian Sex Discrimination Commissioner, Elizabeth Broderick, together with a group of senior Australian businessmen committed to increasing women’s representation in leadership positions. The program was born from Ms Broderick’s conviction that women could not achieve gender equality by acting alone, but also had to engage men in leadership positions to, in turn, empower women. The Male Champions for Change in Australia believe gender equality is one of the nation’s most significant societal and economic issues.
The program has grown steadily since its inception, finding a receptive audience amongst male leaders in the private and public sectors. Male champions commit themselves and the organisations they lead to practical action – including reducing the prevalence and impact of domestic and family violence in recognition of the fact it is also a workplace issue. Ending violence against women is a priority for Australia both domestically and in our international development efforts. Domestically, Australia has made women’s safety a national priority. We have developed a National Plan to reduce violence against women and their children. A number of initiatives have been developed to engage men in prevention of violence against women. These include “The Line campaign” which provides resources particularly for adolescents around safe sexual behaviours, highlighting different forms of violence and attitudes that lead to violence; and the “Stop it at the Start” campaign which challenges beliefs around male and female relationships and supports parents, family members, teachers, community leaders and other influences to speak up and challenge disrespectful attitudes towards women and girls. Australian universities are playing their part and have launched the “Respect Now Always” initiative to prevent sexual harassment and sexual assault. The Australian High Commission and the Ministry of Gender have built a strong partnership over the years on addressing the issue of gender based violence and promoting gender equity and women’s economic empowerment. Through the Australian Government’s Australian Awards scholarship program, the High Commission’s small grants community development program, and visits by Australian specialists (including Australia’s own Ambassador for Women and Girls), we have been sharing our experiences, providing support and capacity building to Government officials, community groups, legal practitioners, front line police officers, and business groups. We have done this in partnership with Mauritius but also as a key priority within the region, particularly the Indian Ocean Rim Association. |