Portrait d’une enseignante superwoman

 

 

`Préserver l’h2Omme` a un deuxième combat à mener ! Ses fondatrices, Ségo et Sarah, ont envie de se battre pour l’éducation, encore une fois.

Plusieurs secteurs nous tiennent à cœur mais nous agissons en fonction des projets que nous trouvons au cours de nos voyages.

Dans le nord de la Tanzanie, à Usariver (ente Arusha et Moshi), nous avons rencontré Redlais, une jeune femme de 24 ans, une maîtresse d’école un peu particulière. Elle a décidé de consacrer sa vie à l’enseignement des tout-petits, et qui plus est, à des enfants en difficulté. C’est une noble cause que pas mal de personnes défendent déjà. Mais je vous assure, se battre dans ces conditions, c’est rare !

Redlais nous a beaucoup touchées. Vous trouverez son témoignage ci-dessous, traduit en anglais. C’est réellement quelqu’un que nous considérons comme une « superwoman » : elle n’a rien mais donne tout pour ses petits !

Elle consacre sa vie (et c’est peu dire croyez-moi) aux enfants abandonnés par l’un de leur parent – et dont le parent « survivant » essaye tant bien que mal de joindre les deux bouts ou essaye de sortir de la précarité
Le parent célibataire n’a souvent pas les moyens pour acheter suffisamment à manger et certains se prostituent, d’autres sont malades et restent à la maison toute la journée sans jamais se lever, forçant leur enfant à être entièrement autonome dès l’âge de 3 ans, d’autres cherchent du travail tant bien que mal après avoir vécu un enfer conjugal…

Parce que Redlais enseigne par charité, nous devons l’aider.
Parce que Redlais a aussi connu l’abandon de son père puis de sa mère.
Parce que Redlais s’est battue pour aller à l’école toute son enfance et parce qu’elle souhaite donner accès à l’éducation à tous les enfants défavorisés du district d’Usariver en Tanzanie, soutenons-là !

Nous l’avons rencontrée personnellement et passé l’après-midi avec les enfants.

 

 

 

 

 

English version – interview of Redlais 

30.10.2017

Version française – interview de Redlais

 30.10.2017

My mom left home when I was a child. I stayed with my dad at home for a while but he were absent a lot because of work. I grew up alone, without my parents. As I was alone, I did not have any money to buy some food etc. My neighbours gave me food when they could for dinner.
One day, my aunty took me at her home. She wanted me to stop school. She wanted me to make homeworks. I stopped school for a while.One day, I left her house when I was 19 and I decided to go at school again. I passed my exams and I studied to become a teacher for 2 years. I worked for the university in Usariver for 2 years until one day I found a classroom.
I decided to realize my dream : to be a teacher. I am staying at this place since February 2015. I got a classroom, one room for me, one kitchen and toilets for children.This place belongs to an old woman who is asking me a lot of money for renting these places : 50.000 tanzanian shillings for the classroom, 50.000 tanzanien shillings for the bedroom and 20.0000 shillings for the kitchen.
I create the association on the 24/02/2016, I went to the official administration and I have to pay taxes every year (in december 2016, I have to pay 150.000 tanzanian shillings). For me, it is a huge amount.This school is open for children like me ; for children who are in the same situation than me before. For children who only got one parent and/or one poor parent. This school is open to help them – I hope it twill be helpful as much as it helped me before. Going at school is a duty. For everyone. We have to fight together for these children. They all should have good conditions to study. Like others. But actually I am alone to support them. I just need help and some support. All children are between 2 and 7 years old. Since I teach them, all of my student pass to primary school and start studying in governmental schools. I’m happy about that.
I got 5 kids the last year. Now I have 10. But I got 3 more in november 2017 because the mom is alone and homeless now. Some children don’t have anything to eat. Before, I cooked for them (eggs, chai tea, etc). But the governement asked me to stop because I can not be in the same time in the kitchen and in the classroom.It’s a non governemental association. I don’t make any benefit. I even don’t get any salary. I’m okay with that. I don’t need anything. I don’t go out, I stay in the school all the time. My room is next to the school, maybe 10 meters away. I never go anywhere.
But the problem is : I have to pay taxes and it’s a hard time for me. Please, help me to collect some money. I want to continue… for children.
Ma mère a quitté le domicile conjugal quand j’étais enfant. Je suis restée avec mon père à la maison pendant un moment mais il était souvent absent à cause de son travail. J’ai donc grandi seule, sans mes parents. Comme j’étais seule, je n’avais pas assez d’argent pour acheter à manger, etc. Mes voisins me nourrissaient quand ils cuisinaient leur dîner.
Un jour, ma tante m’a prise chez elle. Elle voulait me faire arrêter l’école. Elle voulait que je fasse les tâches ménagères. Alors j’ai arrêté l’école un moment.
Un jour, à 19 ans, j’ai quitté sa maison et j’ai décidé de reprendre l’école. J’ai étudié 2 ans et passé tous les examens jusqu’à devenir maîtresse d’école.
J’ai travaillé à l’université d’Usariver pendant 2 ans jusqu’à ce qu’un jour, j’ai trouvé une classe à reprendre. J’ai alors décidé de réaliser mon rêve : être institutrice. Je suis ici depuis maintenant février 2015. Il y a une salle de classe, une chambre pour moi, une cuisine et des toilettes pour les enfants.Cet endroit appartient à une femme âgée qui me demande beaucoup d’argent pour la location : 50.000 shillings tanzaniens pour la salle de classe, 50.000 autres shillings pour ma chambre et 20.000 shillings pour la cuisine (120.000 ST équivalent à 50€).
J’ai créé l’association le 24 février 2016 auprès de l’administration et je paye les taxes nécessaires annuellement (en décembre 2016, j’ai dû payer 150.000 shillings tanzaniens). Pour moi, c’est beaucoup d’argent.Cette école est ouverte pour les enfants qui sont dans la situation dans laquelle j’étais. Pour les enfants qui n’ont qu’un seul parent et/ou un parent pauvre. Cette école est ouverte pour les aider – en espérant qu’elle les aide autant qu’elle m’a aidée. Aller à l’école est un devoir. Pour chacun d’entre nous. Nous devons nous battre pour ces enfants. Ils devraient tous avoir de bonnes conditions d’enseignement. Comme les autres. Mais je suis toute seule pour les soutenir. J’ai donc besoin d’aide et de soutien.Les enfants ont entre 2 et 7 ans. Depuis que j’enseigne, tous mes étudiants ont réussi leur examen pour entrer à l’école primaire et tous ont commencé à étudier en école publique. J’en suis heureuse. J’avais 5 enfants l’année dernière, maintenant j’en ai 10. J’en ai 3 autres en novembre 2017 dont les mamans sont seules et sans abri. Certains enfants n’ont rien à manger. Avant je cuisinais pour eux (des œufs, du thé, etc) mais le gouvernement m’a demandé d’arrêter parce que je ne peux pas être en même temps dans la cuisine et la salle de classe.

C’est une association non-gouvernementale. Je ne fais aucun bénéfice. Je n’ai même pas de salaire. Je suis en accord avec ça. Je n’ai besoin de rien. Je ne sors jamais, je reste à l’école tout le temps. Ma chambre est tout près de la salle de classe, peut-être à 10 mètres ; je ne vais jamais nulle part ailleurs. Mais il y a un problème : je dois payer les taxes et c’est difficile pour moi. S’il vous plaît, aidez-moi à récolter des fonds, je veux continuer… pour les enfants !

 

Redlais a créé l’école toute seule, l’a déclarée légalement.

Certificate of registration – School of Redlais

Elle a besoin d’argent pour continuer à enseigner dans des conditions convenables. Le coût annuel des honoraires à verser au gouvernement est de 150.000 shillings tanzaniens (soit environ 50 €) et elle a besoin d’argent pour subvenir aux besoins des enfants qui mangent à l’école.
D’après ses calculs, voici les besoins par semaine :
1) Nourriture nécessaire pour le déjeuner des enfants
– Du bois pour le feu : 30.000 ST
– Cooking oiling : 33.000 ST
– Haricots : 30.000 ST
– Riz : 40.000 ST
– Carottes, ognons, tomates : 20.000 ST
– Mélange maïs / haricots (makande) : 20.000 ST
– Poudre de maïs (pour faire l’ugali) : 10.000 ST
– Sortes d’épinards locaux : 10.000 ST

Elle a déjà les menus 😉 Sur une semaine, les enfants peuvent manger :
– Du riz et des haricots 2 fois : lundi et vendredi.
– Du makande 2 fois : mardi et jeudi
– De l’ugali : le mercredi

Par semaine, elle dépensait donc 193.000 shillings tanzaniens. Elle avait arrêté sur la demande du gouvernement mais elle a repris partiellement parce qu’elle avait trouvé 2 volontaires en 2018 – avec notre soutien – (une pour 3 mois et une pour 6 mois).

Si vous cherchez un volontariat & que vous aimez le contact avec des enfants,

Contactez-nous en envoyant un email dans la rubrique ‘Contact‘ 

Que ce soit pour 3 mois, 6 mois ou 1 an, si tu es motivé, Redlais sera ravie de t’accueillir 🙂

 

Vous remarquerez que Redlais demande uniquement du soutien – sur place par le biais d’un volontaire – et du soutien pour que les frais administratifs puissent être payés – elle ne demande aucun salaire, elle souhaite simplement que ses écoliers mangent au moins un repas par jour. Elle est heureuse ainsi : si « ses petits » sont heureux, elle en fait son propre bonheur 😊

Si le volontaire a des bases en enseignement, il pourrait enseigner l’anglais et/ou le swahili : par exemple, les mathématiques sont déjà enseignées en anglais par Redlais.
La mission du volontaire serait de l’assister en salle de classe, de jouer avec les enfants pendant que Redlais s’occupe du déjeuner. La classe commence à 8 heures et se termine à 12 heures. Mais comme vous le savez, l’après-midi est consacrée à corriger les cahiers et à préparer les prochains cours 😊 .

Redlais tient à être en règle avec la loi et tient à ce que le volontaire ait un visa (dont le coût est de 50 $) et un permis – elle peut l’aider dans les démarches administratives sur place. Le gouvernement effectue des contrôles annuels et Redlais déclare tous les volontaires.
Elle est prête à partager sa chambre avec une volontaire féminine gratuitement. Par contre, sa propre nourriture sera aux frais du volontaire.
L’école est fermée pour les vacances tous les mois de juin et de janvier. S’il le souhaite, le volontaire peut rester sans problème, même pendant les vacances !

Pour les frais de l’année scolaire 2018/2019, Redlais devra payer en totalité :
– 150.000 shillings tanzaniens en décembre 2018, soit 50 € ;
– 193.000 shillings tanzaniens par semaine, ce qui équivaut pour 5 mois (soit la moitié de l’année scolaire) : 193.000 x 22 : 4.246.000 shillings, soit 1 415 €.
Le total est donc de 1 465 €

Nous vous demandons une participation, même minime, parce que si chacun donne un petit peu, l’effet de masse peut permettre à 15 enfants (maintenant !) d’aller à l’école et de manger au moins un déjeuner par jour.
Si nous récoltons plus : Redlais voudrait faire dormir les petits sur place, au moins ceux dont les parents sont absents le soir. La plupart d’entre eux se retrouvent seuls et enfermés chez eux la nuit. Certains ne le savent pas et sont déjà endormis quand le parent va « travailler » et d’autres errent dehors ou sont hébergés chez des voisins, etc…
Pour l’instant, le gouvernement ne l’autorise pas à les faire dormir sur place car rien n’est prévu spécialement pour cela (matelas, draps, etc).

Si tu souhaites faire un don, tu peux nous contacter et faire directement un virement sur le compte bancaire de l’association dont les références sont :

Nom : PRESERVER L’H2OMME 
BIC : CEPA FRPP 131
IBAN : FR76 1131 5000 0100 8260 9049 352
Preserverlh2omme@gmail.com