Le Sri Lanka

 

La page du Myanmar se tourne déjà ! Alors que nous quittons ce pays que nous avons adoré, nous ressentons une certaine frustration de ne pas avoir pu le découvrir plus en profondeur … En même temps, il y a l’excitation de découvrir le Sri Lanka que nous assimilons beaucoup à l’Inde, notre coup de cœur ! L’excitation, mais aussi l’appréhension de ne pas trop aimer justement par rapport à cette comparaison constante que font les gens avec l’Inde.

C’est trop tard pour se poser des questions maintenant 😉 A nous l’aventure ! Allez, c’est parti les amis, nous voilà sur le sol sri lankais à l’aéroport de Negombo !

C’est un peu au ralenti que nous commençons, Sarah a été malade dans l’avion … mais que se passe-t-il pour qu’à chaque fois que nous changeons de pays elle ne se sente pas bien ?? Peut-être que dans un an on aura résolu cette énigme😉 !

Nous partons donc à la recherche de la station de bus qui se trouve à 500 mètres mais qui, selon tous les chauffeurs de taxi qui attendent à la sortie, n’existe pas ! En quittant l’aéroport à pied nous croisons des Tuk-tuks, hohoho nos sourires s’élargissent …  comme en Inde !! La station de bus existe bel et bien, comme nous l’avait dit notre couchsurfeur. Nous prenons un bus direction Kandy, deuxième plus grande ville du pays, qui se trouve dans les terres.

 

Notre arrivée au cœur du pays

Nous nous arrêtons à Mawanella, où Rosha nous attend. Que vous le sachiez tout de suite, les chauffeurs de bus roulent comme des dingues … malgré cela, il faut près de 3h pour faire une centaine de kilomètres !! Les places à l’avant du bus sont réservées pour les personnes handicapées, les femmes enceintes ou ayant un enfant en bas âge et … les moines !!

C’est fou comme les sentiments se mélangent … nous avons encore les codes sociaux du Myanmar, à dire non en secouant la main. Les gens ici ressemblent bien à des Indiens … quoiqu’un peu plus foncés que dans nos souvenirs. Le bétel déjà présent en masse au Myanmar se retrouve aussi ici avec les hommes qui le crachent partout et laissent des tâches rouge sombre au sol.

Nous retrouvons le signe de tête typiquement indien qui signifie oui chez eux mais qui pour nous, nous paraîtrait plus comme un « je ne sais pas trop ». Les paysages du centre du pays nous font penser à la Tanzanie et les bus aux dalla-dalla surchargés que nous avons pris un grand nombre de fois à Dar es Salaam.

Le Sri Lanka se révèle plus mystérieux que nous ne l’aurions cru … De quoi nous déboussoler un peu !

Je pars manger seule dans un petit boui-boui puisque Sarah ne se sent toujours pas très bien ! Le gérant ne parle pas vraiment anglais mais j’arrive à commander un Chai… Haha trop contente de trouver du Chai … mais finalement ce n’en est pas « vraiment » et je vais avoir du mal à m’y faire ! Ah nostalgie quand tu nous tiens ! Ce sera du plain tea pour moi ! Je goutte aussi le Kothtu, dîner typique au Sri Lanka, que je mangerai au moins une fois par jour (des fois deux) tellement j’en raffole 😊. Ce restaurant deviendra notre repère pour quelques temps 😊 !

Nous devions commencer la visite de Kandy avec Chanuca, un autre couchsurfeur, mais nous démarrons seules suite à un malentendu sur l’horaire. Une fois disponible, il nous rejoint et nous allons au jardin botanique royal de Peradeniya. Les origines du jardin remontent à 1371 lorsque le roi Wickramabahu III accéda au trône et installa sa cour à Peradeniya, au bord de la rivière Mahaweli, ce qu’ont fait aussi les rois Kirti Sri et Rajadhi Rajasinghe.

 

 

 

 

 

 

 

Un temple y fut édifié par le roi Wimala Dharma mais fut détruit lors la prise du royaume de Kandy par les Britanniques. Par la suite, le travail préparatoire pour installer un jardin botanique fut réalisé en 1821 par Alexandre Moon. Le jardin botanique fut formellement fondé en 1843 avec l’installation de plantes venant des jardins du reste du pays. Il continua de s’agrandir dans les années suivantes, notamment sous la direction de George Gardner. En 1912, le jardin passa sous la responsabilité du département de l’agriculture lors de sa création. Le jardin abrite une majestueuse allée de palmiers royaux plantés en 1950. On peut aussi y observer différents arbres plantés par les personnalités qui ont visité le jardin, notamment un arbre à boulets de canon planté par le roi George V. Un autre arbre remarquable est un gigantesque figuier de Java couvrant une surface de 2 500 m². Une colonie de chauves-souris frugivores est installée dans le jardin, c’est assez impressionnant, elles volent même en pleine journée et sont plutôt énormes ! Nous y passons un agréable moment de détente qui nous permet de récupérer.

De retour à Mawanella, un massage ayurvédique nous attend. En effet, Rosha est docteur en médecine ayurvédique. Le massage n’est pas tout à fait celui escompté, il s’agit plus d’un massage relaxant qu’un massage comme nous avons eu à Udaipur lors de notre première visite en Inde !

On profite de pouvoir rester quelques jours au même endroit pour reprendre des forces et rattraper le manque de sommeil accumulé au Myanmar.

 

 

 

 

 

Maho

Après s’être assez prélassées, il est temps de reprendre les chemins de traverse 😉 ! Nous prenons le bus pour aller à Maho où notre prochain couchsurfeur nous attend pour la nuit. On fait plusieurs haltes sur la route afin de découvrir un peu plus les environs.

Premier arrêt : Kadugannawa ! Nous y sommes souvent passées en bus car ce village se situe sur la route qui mène à Kandy. Une belle vue s’offre à nous du haut du fort où on est censées voir l’océan mais on ne doit pas avoir d’assez bons yeux 😉

Nous reprenons ensuite le bus jusqu’à Kurunegala où personne ne parle anglais et où il est très difficile de se faire comprendre pour savoir si un bus monte jusqu’au temple qui surplombe la ville. Après plusieurs essais, nous étions prêtes à entamer la montée à pied quand quelqu’un s’arrête en voiture et nous demande si nous avons besoin d’aide… alléluia nous sommes sauvées 😉. Il nous commande un tuktuk gratuitement (héhé nous en avons de la chance !) pour nous emmener au temple de Bamunugedara. Les gens paraissent surpris, nous comprenons vite que nous ne sommes pas au temple espéré et que j’ai fait une erreur de lecture du GPS (ça arrive hein 😉). C’est tout de même un très joli endroit.

 

 

 

Le tuktukeur nous dépose et c’est le mec qui nous a accosté au début qui nous emmène directement en voiture au bon endroit cette fois-ci. Il s’agit d’un temple moderne : Athagala Samadi Bouddha.

Nous revoilà à la station de bus grâce à notre chauffeur ! Encore quelques heures avant d’arriver à Maho où nous essayons de joindre Chatu sans grande réussite … Ce n’est pas grave, on attend … les gens ici commencent à s’inquiéter pour nous, la nuit tombe. Après plus d’une heure d’attente, nous haïssons doucement notre couchsurfeur et tentons de faire comprendre aux personnes aux alentours que nous cherchons à dormir gratuitement cette nuit ! C’est finalement après plus d’une heure trente que Chatu arrive et nous emmène chez lui.

Nous sommes logées dans la chambre de son frère et accueillies par sa famille comme des princesses. Sa maman a cuisiné exprès pour nous et en plus ils fêtent l’anniversaire d’un copain chez eux 😊. Nous sommes invitées à nous joindre à eux, il n’y a pas de mots pour exprimer ce moment de partage … c’est sans doute notre meilleure soirée couchsurfing !! La fête bat son plein et c’est un moment de rires, de chants et de danses que nous partageons avec cette famille 😀

Le lendemain matin, la maman trait les vaches et nous demande si on aime le lait. Sarah répond qu’elle n’a jamais goûté de lait frais. C’est avec étonnement que la maman de Chatu nous demande « mais vous n’avez pas de vache dans votre pays ? ». Ha si si, mais chez nous le lait est industriel … nous ne savions même pas qu’il fallait le faire bouillir avant de pouvoir le boire … c’est ça quand on vit dans des pays industrialisés, on perd les choses simples de la vie !

 Nous allons visiter le site archéologique de Yapahuwa, un avant-goût de Sigiria paraît-il … Cette cité fut pour un court instant la capitale des rois de Ceylan au 13^ième siècle. Le rocher culmine à 90 mètres et a aidé le roi à faire face aux invasions venant du sud de l’Inde. C’est ensuite devenu un monastère bouddhiste – cerné de remparts. Un temple y abrita une relique de dent de Bouddha qui se trouve aujourd’hui à Kandy. Un endroit calme et paisible où l’on peut observer le fameux lion que l’on retrouve sur les billets sri lankais.

 

 

 

 

 

 

 

Notre pèlerinage bouddhiste

De retour en train jusqu’à Mawanella où Mahindé, le proprio de notre ami, nous a invité à un road trip pour la pleine lune. A chaque pleine lune, sa famille et ses amis font une espèce de trip de deux jours et enchaînent les visites de temples. C’est à 3h du matin que nous prenons la route en bus avec 20 autres personnes. Tout le monde partage avec nous nourriture, thé et coutumes. C’est une vraie immersion locale que nous vivons. Nous avons pu visiter les temples de Buttala, Katagamuwa, Thissamaharama, Wedihiti Kanda Viharaya, et le fameux temple de Kataragama. La ville sainte de Kataragama est très importante pour les Cinghalais, c’est un haut lieu de pèlerinage pour les hindous. C’est également le seul endroit du Sri Lanka où se réunissent hindous, bouddhistes, et musulmans.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mahindé est venu faire des avances à Sarah et lui propose de partager son lit pour la nuit … pour tout vous dire, il a un fils de notre âge et il est marié. Et pourtant, il prie et est croyant … mais que signifie donc la religion pour lui ? L’adultère n’est-il pas proscrit par toutes les religions ? Que retiennent les gens de l’enseignement religieux ? Mais la vraie question que je me pose est : les gens qui se disent croyants, le sont-ils vraiment ou est-ce seulement une croyance pour un quelconque soutien dans la vie ?

Nous avons tout de même passé de très bons moments et garderons un très bon souvenir de ce « pèlerinage » bouddhiste. Une petite découverte du parc national de Yala nous permet de voir des paons ainsi qu’un éléphant sri lankais … bien différent des éléphants africains qui, d’après les Cinghalais, sont « moches » … 😉

 

Jaffna

En cours de route, ils nous déposent pour prendre un bus, notre prochaine étape étant Jaffna, à l’extrême nord de l’île. Nous devons transiter par Colombo où on arrive à 4-5h du matin et partons à la recherche d’informations sur les bus et trains pour Jaffna.

Nous rencontrons deux gars venus chercher un copain qui n’est pas là et qui proposent donc de nous emmener à la gare pour checker les trains. Le premier départ est à 8h, nous avons donc un peu de temps à perdre et faisons plus ample connaissance avec Sachit et « Sergent Garcia » haha, c’est Sarah qui lui a trouvé ce beau surnom qui lui va comme un gant 😀 !! Ils décident sur un coup de tête de se joindre à nous et de monter dans le train !

Nous tombons sous le charme et l’authenticité de Jaffna ! Nous n’avons pas pu nous baigner et il y faisait très chaud, c’est sans doute notre endroit préféré du Sri Lanka. Son fort, de 1619, a été construit par les Portugais puis occupé par les Néerlandais : il y a au sein des remparts une église catholique et une prison! Les visites des alentours, les siestes et les discussions rythment nos journées. Un peu de farniente nous fait le plus grand bien.

 

 

 

 

 

Nous y passons le jour de l’indépendance et pensions qu’un événement aurait lieu mais non, rien de tout cela, c’est un jour comme les autres.

Ici la plupart des Sri Lankais sont tamouls, c’est-à-dire qu’ils sont originaires du Sud de l’Inde (de la région du Tamil Nadu).

 

Trincomalee avec nos acolytes de voyage

Après 3-4 jours vraiment magnifiques, il est temps de reprendre la route direction l’aéroport … non non, nous ne repartons pas encore !! On va chercher la maman de Sarah et Dany 😊. Et oui les deux prochaines semaines, nous serons accompagnées. Il faut bien qu’on voie nos mamans de temps en temps, un an sans elles c’est long 😉 !

A peine arrivées, nous partons toutes les quatre pour 10 h de bus à Trincomalee, où couchsurfeur italien nous attend. Il était censé avoir de la place pour quatre mais finalement il nous annonce n’en avoir que pour deux … bon Dany et Ariane prennent une chambre d’hôtel avec accès direct à la mer. Baignades et repos seront les mots clés des deux prochains jours.

Nous profitons de la chaleur de l’océan indien et du soleil. Nous assistons à la pêche quotidienne et aidons les pêcheurs enchantés de faire un peu la discussion et de trouver de l’aide pour ramener le lourd filet qui ne contient que quelques malheureux poissons.

Pour notre deuxième nuit, nous changeons de couchsurfeur et Jani qui travaille pour la Navi nous invite, Sarah et moi, à passer la nuit dans un hôtel (une redevance d’un copain) étant donné qu’il ne peut pas nous loger sur la base militaire. Nous buvons et discutons jusque tard dans la nuit ou plutôt tôt le matin 😉. Le courant passe bien et il décide de nous accompagner à Sigirya.

 

Sigiriya

Sigirya étant le site le plus touristique du Sri Lanka, nous apprécions pleinement l’aide de Jani pour éviter de se faire avoir par les tuktukeurs. Il nous trouve également un logement au cadre idéal. Au bord d’une retenue d’eau, un chemin quasiment privé et deux grandes chambres avec une terrasse ouverte sur le jardin, j’ai envie de dire : on se croirait au paradis 😉.

Sigirya, est plus communément appelé le rocher du lion. Pour arriver au pied du rocher du Lion, on marche le long des bassins qui à l’époque étaient le refuge de crocodiles. L’entrée payée, quand même près de 30 $, nous commençons l’ascension du rocher du lion par une grimpette de quelques dizaines de marches pour atteindre les fresques des demoiselles de Sigiriya. Il y a exactement 21 femmes représentées dans des scènes de vie quotidienne.

On continue la visite, les marches sont de plus en plus raides, nous arrivons devant les gigantesques pattes d’oiseaux. Cette immense statue était là pour protéger la forteresse. Les derniers escaliers nous amènent aux ruines du palais construit par le roi Kassyapa, qui, pour prendre le trône, n’a pas hésité à tuer son père en l’emmurant vivant et à pousser son frère à l’exil…

 

 

 

 

Polonnaruwa

Nous souhaitons ensuite rejoindre Polonnaruwa mais c’est jour de vote et les transports en sont très largement impactés. Jani doit retourner à la base et c’est donc après être sûrs que nous arriverons à Polonnaruwa que nos routes se séparent. On décide de prendre un « taxi » qui nous emmènera directement vers des tuktukeurs proposant les entrées ainsi que la visite du site au même prix que les entrées officielles … Un peu sur nos gardes de peur de se faire arnaquer, nous sommes d’abord réticentes. Finalement, nous optons pour cette solution car une visite « expresse » est de rigueur… en effet il ne faut pas louper le dernier bus !

Le site de Polonnaruwa s’étend sur environ 122 hectares et présente de nombreux monuments encore bien conservés. De manière générale, le style architectural y est marqué par l’influence hindoue.

Le Gal Vihariya fait la célébrité de cette ville. Il s’agit de trois grands bouddhas sculptés dans une paroi rocheuse. Le premier se présente assis en méditation, le deuxième debout les bras repliés sur la poitrine, posture synonyme de son illumination et enfin le troisième couché. Le grand Bouddhas gisant, parvenu au nirvana, passe pour être à la fois la plus parfaite et la plus mystérieuse des statues du passé de Sri Lanka. Les statues sont sculptées à même le roc. C’est définitivement un endroit à ne rater sous aucun prétexte, c’est impressionnant.

Nous devons attendre un bon moment avant de pouvoir prendre un bus, enfin plusieurs, pour rejoindre Kandy. Mais là-bas, plus de bus pour aller jusqu’à Mawanella chez Rosha (notre premier couchsurfeur au Sri Lanka). Décidément, le jour de vote aura eu plus d’impact que le jour de l’indépendance. Nous prenons donc un tuktuk pour arriver exténuées par cette loooooongue journée 😉

Kandy

Une bonne nuit de sommeil et nous voilà parties visiter la ville de Kandy. Au programme, visite du temple de la dent de Bouddha (Sri Dalada Maligawa). La dent est une relique extrêmement importante car la posséder signifiait tout simplement avoir le pouvoir du pays. Tous les rois ont construit un temple pour la relique à côté de leur palais dans les villes ou ils s’établissaient.

Nous nous posons ensuite dans un café pour que Sarah et moi puissions faire nos visas pour l’Inde, tâche qui s’avère laborieuse …  qui s’est conclue par une réussite pour Sarah et un échec pour moi … Le stress et la pression montent (oui oui, même en voyage ;). S’en est suivie une promenade autour du lac de Kandy qui nous permet de retrouver notre sérénité.

Je retourne à Kandy avec Dany le lendemain pour finalement réussir à faire ma demande de visa. Dany déambulera dans les rues agitées de Kandy tandis que Sarah et sa maman iront dans un centre qui a recueilli des éléphants utilisés pendant la guerre civile et qui les soigne.

La visite de l’île continue avec la plantation de thé de Giragma tea factory. La visite de l’usine, très intéressante, est gratuite (un don est toutefois recommandé) et une dégustation vous sera offerte à la fin. C’est un très chouette endroit où nous avons eu un guide pour nous seules 😊

Nous y rencontrons Namal, guide et chauffeur qui nous propose ses services. Nous prenons ses coordonnées : en effet, il pourra peut-être nous emmener à Ella. Nous avions prévu de prendre le train parce qu’il s’agit du plus beau trajet du pays … mais il n’y a pas de place avant le 9 mars lol 😀 !!

Nous finissons la journée avec la visite du jardin ayurvédique de Rosha. N’ayant pas de numéro sri lankais, nous demandons à Rosha s’il peut contacter Namal pour prendre rendez-vous le lendemain mais après avoir tapé le numéro, Rosha nous dit qu’il ne peut pas l’appeler, il connaît Namal et est en froid avec lui … Il nous met également en garde vis-à-vis de cet homme !

Nous allons manger chez Mahinde et lui demandons son portable pour appeler Namal qui nous confirme : oui, nous partirons pour Ella demain !

Certains de nos amis du pèlerinage du début de séjour viennent afin de passer un agréable moment avec nous et faire les dernières photos.

Je fais également la connaissance de Thuwin et passe un moment en sa compagnie 😉 Dany et Ariane avaient un massage ayurvédique de prévu mais il s’avère que Rosha ne répondra pas présent ce soir … est-ce à cause de Namal ? Nous ne le saurons pas … car nous n’avons même pas l’occasion de le revoir avant de partir à Kandy le lendemain…

Nous apprenons qu’aucune guesthouse n’est disponible pour le soir à Ella… Namal nous fait donc visiter un peu plus Kandy : très beau point de vue : le temple blanc qui domine la ville de Kandy, un artisan bijoutier qui monte des pierres précieuses et un centre de massage ayurvédique. Nous prenons également le repas de midi préparé par ses soins au bord de la rivière et en profitons pour une petite baignade. Nous visitons également un cimetière militaire britannique : c’est un lieu très émouvant chargé d’histoire entretenu encore aujourd’hui par le Royaume-Uni. Certaines tombes sont écrites en hindi, en arabe et en français…

” Il nous a donné à tous son plus beau cadeau : sa vie pour l’éternité”

 

 

 

Le soir, nous sommes invitées à aller manger dans la famille de Namal où sa mère cuisinera et nous servira des plats pour 10 personnes !! C’était succulent ! Nous avons le droit à une petite démonstration de danse de sa nièce ainsi que qu’à sa lecture d’un journal télévisé. C’est un exercice compliqué, paraît-il, particulièrement pour une enfant de 13 ans. Apparemment, même les adultes ne savent pas lire correctement le cingalais, langue très compliquée qui comprend 64 lettres dans l’alphabet dont chacune peut avoir 4 prononciations différentes !

Nous passons une très agréable soirée avant de finir très déçues … puisqu’avant de nous quitter pour la nuit, Namal nous annonce qu’il ne nous emmènera pas à Ella le lendemain … Nous sommes complètement décontenancées… Dany l’avait pressenti ! Je contacte finalement Thuwin (rencontré la veille et qui se trouve être chauffeur) qui est d’accord pour nous y conduire. Ouf, heureusement que je donne un peu de ma personne 😉.

 

Ella & sa route traversant les plantations de thé

La route d’Ella se révèle être, en effet, très jolie. Il y a des plantations de thé tout le long et des paysages magnifiques.

Arrivées à Ella, les gens viennent directement vers nous et nous annoncent qu’il n’y plus de guesthouse de disponible … finalement nous trouvons une place dans une petite maison familiale qui loue deux chambres. L’accueil y est vraiment chaleureux et le petit déjeuner gargantuesque. Cette ville est sans doute la plus touristique après Sigirya.

C’est le ventre bien plein que nous commençons la visite des alentours : grottes, temples et puis cascades. 

 

 

 

 

 

Mirissa

L’étape suivante devait être Arugam Bay mais, vu la distance et le temps disponible, tout le monde nous a conseillé de plutôt nous rendre à Mirissa. Jani, notre couchsurfeur de Trincomalee, nous y trouve un logement pendant que nous reprenons la route avec Thuwin. En chemin, nous nous arrêtons dans le grand temple mixte hindou et bouddhiste et Tangalle. Dès que nous voyons l’océan, nous nous arrêtons également afin de piquer une petite tête ! Que c’est bon !! Dans la voiture on entend régulièrement des Aaah, Oohh puisque la route est décidément très belle jusqu’à notre arrivée.

Nous arrivons au logement réservé par Jani le soir. Il est idéalement situé, en effet nous avons juste à traverser la route pour nous retrouver sur la plage. Il n’y a aucun touriste et le propriétaire est super sympathique ! Son hôtel a complètement été détruit par le tsunami de 2004 et il a aussi perdu des membres de sa famille : ça nous a donné des frissons ! Il loue maintenant des chambres à l’étage de sa propre maison, le temps de pouvoir reconstruire son hôtel.

Farniente, plage, baignade et jus de fruit rythment ces derniers jours pendant que Dany visite Galles 😊

 

 

 

Sarah et Ariane ont eu la chance de voir des bébés tortues qui venaient d’éclore se diriger droit vers l’océan ! Un moment magique et qui restera inoubliable !!

Il est temps de retourner sur Colombo et de dire au revoir à Ariane et Dany. Nous, nous prendrons un bus puis deux pour aller chez Thuwin et passer la journée en compagnie de sa famille. On s’est tous douchés dans la rivière… oui c’est comme ça, tout le monde n’a pas le luxe d’avoir une salle de bain … Le soir, nous retournons à l’aéroport pour prendre notre vol cette fois-ci ! Nous avons bien sillonné les routes sri lankaises 😉

 

Comme toujours, lorsqu’il est temps de quitter un pays, il y a un mélange de frustration de ne pas en avoir vu assez et d’excitation à la découverte d’un nouveau lieu … Surtout que maintenant, nous reprenons la direction de l’Inde ! Le point de départ de notre nouvelle vie 😊.

Finalement, le Sri Lanka ne ressemble pas vraiment à l’Inde, ou en tout cas, pas à la partie que nous connaissons … peut-être plus à la partie sud de l’Inde, on vous dira ça quand on connaîtra le sud de l’Inde !!

Regardez comme nous avons eu des aurevoirs chaleureux !

 

L’histoire du Sri Lanka

 

Le Sri Lanka est une île située proche de l’Inde qui, depuis toujours, fut un carrefour commerçant. L’histoire du pays est incroyablement mouvementée, encore aujourd’hui !

Il compte environ 20 millions d’habitants sur 65 000 km². Près d’un million d’entre eux vivent à Colombo, la capitale, au bord de l’océan indien. Les Cinghalais, qui sont majoritairement bouddhistes, composent 75 % de la population, pour 15 % de Tamouls hindouistes.

 

L’origine du nom

Dans les temps anciens, on appelait l’île Langkâ ou Srok Langkâ. Ce terme sanscrit signifie « obtenir » et fait référence à un endroit où l’on obtient le bonheur ou bien encore l’île fortunée. On l’a aussi appelée ‘Tâmra Parna’, ce qui veut dire feuille de cuivre. Ce nom est tiré de celui d’une espèce de bois de santal rouge foncé.

Appelée enfin ‘Ceylan’, qui signifierait « l’asile des lions » jusqu’en 1972, cette île doit son nom actuel à une référence aux poèmes mythologiques des brahmanes de l’Inde.

 

Chronologie

 

• Invasion par l’Inde

Le fils d’Ashoka, empereur indien converti au bouddhisme, est arrivé sur l’île avec quelques moines pour répandre les enseignements du Bouddha. Sangamitta, sa soeur, a planté dès son arrivée une bouture du ficus religiosa (Banian), l’arbre sacré sous lequel Bouddha a atteint l’éveil en Inde. C’est cet arbre qui est vénéré à Anuradhapura.

Ils ont marqué la présence des premiers Cinghalais. Ils vont progressivement remplacer la population aborigène des Veddha, qui a presque disparu aujourd’hui. Annuradhapura sera la capitale du 4^ème siècle avant JC jusqu’au 10^ème siècle. La cité a souvent été mise à mal par les conflits incessants avec l’Inde du Sud.

Suite aux rivalités avec les Tamouls, la suprématie cinghalaise finit par l’emporter et la doctrine bouddhiste commence à se propager. Des monuments et temples se construisent, de vastes réservoirs sont creusés pour l’irrigation.

Alors que le bouddhisme s’effondre en Inde, Ceylan devient l’un des pays où cette religion subsiste. La capitale change d’endroit suite à la pression des Tamouls au nord du pays. Le roi Vijayabahu Ier abandonne Anuradhapura et choisit Polonnaruwa pour capitale au 9^ème siècle.

Face aux pressions tamoules incessantes, les capitales cinghalaises glissent petit à petit vers le sud du pays, d’abord à Polonnaruwa au 11^ème siècle puis à Kandy à partir du 13^ème siècle.

 

• La découverte par les occidentaux

En 505, les Portugais s’emparent des régions côtières en commençant par l’actuelle capitale de Colombo. A la recherche d’épices, ils s’emparent finalement de l’île entière, exceptée de la région de Kandy qui est montagneuse. Les habitants de Kandy font alors appel aux Hollandais dans les années 1600 afin de chasser les Portugais. Les Hollandais vont dès lors à leur tour s’installer sur l’île.

En 1796, ce sont les Britanniques qui vont prendre le contrôle du Sri Lanka mais ils n’annexeront le royaume de Kandy qu’en l’an 1815. Les Anglais vont créer la colonie royale de Ceylan et constituer un commerce avec le thé. Ils vont faire appel aux Tamouls afin de travailler dans les plantations. Sous l’occupation britannique, le pays entre dans une nouvelle ère : les gouverneurs envoyés de Londres installent une administration, tracent des routes et des voies ferrées.

Le 4 février 1948, l’indépendance de l’île est déclarée.

 

• De l’indépendance à nos jours

En 1971, l’état d’urgence est imposé sur les territoires des Tamouls qui se heurtent à des lois discriminantes et revendiquent un État indépendant au nord et à l’est.

En 1983, après le massacre d’une patrouille de l’armée par les “Tigres” tamouls sécessionnistes, les Cinghalais tuent, incendient et pillent durant plusieurs jours. C’est la guerre civile entre les Tamouls et les Cinghalais. 5 ans plus tard, un accord de paix entre Tamouls et Cinghalais est conclu sous l’égide de l’Inde.

En 1995, l’armée cinghalaise investit la capitale régionale, fief des tamouls, Jaffna.

En 1999 à Colombo, plusieurs milliers de manifestants réclament une issue politique à la guerre entre forces gouvernementales et séparatistes tamouls. La présidente Chandrika Kumaratunga dépose devant le Parlement un projet de réforme constitutionnelle visant à fédéraliser l’État et à prendre en compte une partie des revendications de la minorité tamoule. La réforme n’obtient pas la majorité, mais n’est pas abandonnée.

En 2000, le parti politique de l’Alliance populaire, qui est au pouvoir, remporte une majorité relative aux élections législatives et s’allie aux minorités musulmane et tamoule. Le parti des nationalistes révolutionnaires cinghalais s’engage dans la voie parlementaire et obtient 6 % des voix.

En 2001, des débuts de négociations de paix aboutissent à un 5^ème cessez-le-feu en 2002 après 18 ans de guerre. Le gouvernement lève l’interdiction visant le mouvement des Tigres libérateurs de l’Eelam tamoul (LTTE). Les pourparlers de paix sont organisés en Thaïlande, sous médiation norvégienne, entre le gouvernement et les Tigres. Les LTTE annoncent combattre désormais pour une autonomie régionale au Sri Lanka et non pour un État séparé.

En 2003, les LTTE se retirent du volet consacré au désarmement dans les discussions de paix engagées avec le gouvernement. Néanmoins, ils ne se retirent pas du processus de paix.

Le tsunami du 26 décembre 2004 fait 30 000 morts et 4 000 disparus au Sri Lanka, et près de 260 000 familles ont été déplacées. Le LTTE a été fortement touché par le raz-de-marée et a perdu une grande partie de son équipement militaire. Après avoir refusé l’aide nationale pour la reconstruction du territoire, le gouvernement a veillé à ce que l’aide financière ne serve pas au réarmement du LTTE.

En 2005, le conflit entre le LTTE et le gouvernement reprend avec l’assassinat du ministre des affaires étrangères. Le gouvernement sri-lankais déclare l’état d’urgence. Les élections présidentielles voient la victoire de l’ancien premier ministre Mahinda Rajapakse. Le lendemain de son élection, il demande une refonte du processus de paix avec le LTTE et durcit le dialogue avec le mouvement.

En 2006, les tensions redoublent entre la rébellion tamoule et le gouvernement ; les attentats et les combats continuent de faire des victimes dans les deux camps. 3 ans plus tard, le conflit s’achève entre l’armée et les séparatistes tamouls, le gouvernement reprend le contrôle du territoire. Depuis lors, plus aucun acte terroriste n’a été recensé.

Un rapport de 2016 des Nations unies montre que les violations des droits de l’Homme à l’encontre de la population tamoule n’ont pas cessé ; des groupes paramilitaires continueraient à régler des comptes datant de la guerre civile !

De nous jours, le Sri Lanka connaît une montée de l’extrémisme Bouddhiste. En mars 2018, un état d’urgence a été déclaré suite à une vague de violence  contre la minorité musulmane. Les violences ont éclaté à la suite du décès d’un Cinghalais bouddhiste qui avait été battu après une dispute dans une station-service. Les responsables de sa mort seraient musulmans. Des mosquées et des commerces ont été brûlés et un jeune musulman, pris au piège d’un immeuble en feu, a été retrouvé mort.

Dans ce pays de 21 millions d’habitants, les musulmans, qui ne forment que 9 % de la population, sont la cible d’attaques provenant de groupes bouddhistes extrémistes. Ce n’est pas la première fois que des émeutes visent des musulmans. En février 2018, des incidents avaient éclaté dans la localité d’Ampara après la diffusion d’une rumeur affirmant qu’un restaurant musulman avait servi un plat contenant une « pilule de stérilisation ».

Plusieurs commerces musulmans et une mosquée avaient été incendiés.

L’accroissement des tensions ethniques est alimenté par la circulation de fausses nouvelles, notamment sur les statistiques ethniques du pays indiquant, à tort, une forte hausse de la part des musulmans dans la population.

9 ans après la fin d’une guerre civile qui a fait près de 100 000 morts entre les séparatistes tamouls et l’armée, le spectre des divisions communautaires refait surface…